J'ai soif!
J’ai soif !
La parole du Crucifié, en Jean 19,28, attise nos soifs.
Sa soif ne nous laisse pas de repos, ni de répit.
La soif du Christ en croix creuse en nos déserts.
Le Crucifié assoiffé ne peut se résoudre à notre rapacité, qui épuise nos ressources en eau, en paix, en démocratie, en justice et en dignité.
Nos terres désertifiées crient vers le ciel.
Nous ? Ne serait-ce pas plutôt eux, ailleurs qui devraient changer et faire mieux? faut-il tout prendre sur nos épaules ? tous les fardeaux ?
Cet homme blessé et mourant sur une croix reste au-devant de nous tel un signe indépassable et une soif, la soif de Dieu, qui inquiète et aiguise notre désir.
Le désir de choisir la vie. Et non la mort. La justice. Et non l’iniquité.
La soif du Christ, sur cette croix dressée, s’étanche du vinaigre de nos peurs et de nos indifférences devant l’horreur. Goût acide. Abandon du supplicié.
Sa soif plonge dans toutes nos soifs, à jamais solidaire, à jamais arrimée à nos dérives.
Sa soif se fait sourcière de vie, comme une fontaine découverte le long d’un chemin aride, d’une pente escarpée, d’un vallon interminable.
Sa soif nous sauve et nous conduit là où jaillit l’eau vive.