Epître à la Genève d'aujourd'hui

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[pas de légende]

Epître à la Genève d'aujourd'hui

Par Laurence Mottier
23 novembre 2022

Epître à la Genève d’aujourd’hui sur un air de slam

Trous de mémoire

Noir désespoir

A quand la lumière ?

Amère amertume

Grossie de morts

Terre grossière de poussière oubliée

D’hier sonne le glas

D’hier on abat haine et crachats

Je me souviens de toi

Tu as du prix tu comptes pour moi

infiniment

Par mon rachat je clos les dégâts

Parole de l’Eternelle, qui elle peut ce qu’elle veut

Qui elle veut ce qu’elle peut

 

Oubli des unes nos sœurs nos filles nos mères

Oubli des autres, ceux de couleurs, qui n’ont ni l’argent ni le beurre, les précaires, les boucs émissaire, les différents, les dissidentes, à la lisière

de la Genève prospère, qui se perd sans repères

Oubli de celles et ceux qui n’ont pas écrit l’histoire – sans gloire, sans grade, sans fard ni trompettes

Où êtes-vous ? Debout, levez-vous

Mémoires plurielles

plus belles plus fécondes

que l’unique, qui s’agrippe à une vérité désuète, muette, obsolète

Je me souviens de toi

Tu as du prix tu comptes pour moi

infiniment

Par mon rachat je clos les dégâts

Parole de l’Eternel qui lui, peut ce qu’il veut

Qui lui, veut ce qu’il peut

 

Silence immense qui s’immisce, se glisse, aspire, attriste

Jusqu’au dégoût de soi

Jusqu’à quand ? ce néant

Le versant renversant du bonan mallant

Se mirant impuissant dans son miroir

Ras… Genève qui dégouline maligne, indigne

N’oublie pas la

Justice qui tisse sans malice

La trame de demain

fil d’or qui ne s’endort ni ne se tord

dans le malheur, l’injustice

il est fort

ce fil d’or

toujours renaissant

 

Trous de mémoire

Noir désespoir

A quand la lumière ?

Mémoires plurielles

Qui enchantent le ciel

D’hier sonne le glas

D’hier on abat haine et crachats

Je me souviens de toi – d’amour

Tu as du prix tu comptes pour moi – d’amour

Infiniment – d’amour

Par mon rachat je clos les dégâts

 

Parole du Tout-Autre apôtre

qui éveille veille réveille – ô merveille

saut ultime les derniers seront les premiers

la dernière des derniers sera première

nul.le oublié.e dans la maison du Père

son Esprit sa Ruah

Qui toujours sera

Qui vient qui est là

Pour nos filles, pour nos fils

Fil d’or qui tisse sans malice

La trame de demain

Fil d’or qui résiste, qui insiste

Qui tisse la trame de demain