Les élites romandes ont tenu leur mini-Davos chrétien à Lausanne
Ils étaient près de 200 à avoir répondu présent à la 3e édition du Forum romand pour décideurs chrétiens, qui s’est tenue vendredi dernier à Lausanne. Au cœur de l’hôtel Aquatis, une quinzaine d’intervenants des élites politiques et entrepreneuriales romandes se sont ainsi passé le micro afin d’expliquer comment, dans leurs activités professionnelles, ils parvenaient à «garder le cap», soit à savoir rester chrétiens dans la quête de résultats et de profits voulue par leur fonction. Et d’exposer, filant la métaphore de la navigation, comment être les capitaines de leurs équipes, et plus largement de leur vie.
Et c’est Roland Decorvet qui aura le plus magnétisé l’assistance. Cet ancien CEO de Nestlé, qui a passé vingt-quatre ans en Chine pour la firme suisse où il chapeautait plus de 55’000 employés, s’est rangé derrière un principe fort au moment de quitter ses fonctions, en pleine gloire professionnelle: «Écouter son épouse et ses enfants.»
En 2014, cet évangélique, alors «en dérive spirituelle», quitte le luxe offert par sa fonction pour devenir directeur du navire-hôpital Africa Mercy, avant de s’implanter sur le continent africain pour y développer plusieurs sociétés d’agroalimentaire durable. S’il insiste sur la prégnance des valeurs chrétiennes sur ses choix de carrière, il a toutefois rappelé que, pour durer, une entreprise ne peut s’écarter d’une optique de rentabilité: «Je préfère embaucher une personne compétente mais pas chrétienne qu’un chrétien incompétent.»
Face au Covid
De son côté, le député UDC au Grand Conseil vaudois Philippe Jobin a confié que ses décisions politiques résultaient d’un constant dialogue avec son épouse: «Quand il a fallu réfléchir à des choix stratégiques, nous sommes partis en caravane pour aller prier.» Relevant encore que les pires ennemis d’un politicien se cachent souvent dans son propre parti, il a enjoint au public de «prier pour les instances politiques», afin qu’elles ne s’égarent pas face à leurs «importants défis».
Johannes Läderach, héritier de l’empire chocolatier, a pour sa part livré un témoignage d’espérance. Face à la «tempête» du Covid et une baisse de 35% de son chiffre d’affaires, il s’est résolu à continuer à ouvrir des boutiques aux États-Unis en attendant la fin de la pandémie. Une confiance puisée précisément dans la lecture de la Bible, et plus particulièrement ce psaume: «Car lorsqu’ils traversent une vallée de larmes, ils en font une oasis.»
Enfin, la syndique de Morges Mélanie Wyss, infirmière de formation, a expliqué que ce sont les paroles d’un capitaine, plus que ses actes, qui fédèrent les équipes d’une Municipalité ou de tout autre groupe humain. «Les paroles peuvent être sources de vie ou de mort», a-t-elle cité.