Admirer la Création sans la consumer
Eté plus que caniculaire, méga-incendies, sécheresses dévastatrices: une actualité «brûlante», si l’on ose faire un jeu de mots, devant des faits pour le moins inquiétants… Face à cette réalité et à ses conséquences devant nous, est-il possible de prononcer une parole, une parole chrétienne de surcroît?
Sacré défi, défi sacré plutôt, tant il est vrai que la désacralisation, le désenchantement du monde, le matérialisme ont produit chez nous les humains un mépris quasi total du bien primordial qui nous est accordé: la Terre. Elle est devenue un stock de matières premières à exploiter sans discernement autre que la (sacro-sainte !) rentabilité…
Les événements que nous vivons ces jours font que la nature se rappelle à nous, à nos sens. Elle nous fait signe et nous invite à porter sur elle un autre regard, un regard de respect, un regard d’émerveillement sur sa beauté. La nature a quelque chose de sacré, car elle est Création divine. En l’oubliant, on lui fait du mal à elle, on se fait du mal à nous, car notre destin est commun… Regarder la nature comme un cadeau de Dieu, l’apprécier, l’admirer. Prendre du temps en silence devant elle, cela opère peu à peu en nous des changements qui, conséquences de l’émerveillement, diminuent notre consommation matérielle et augmentent notre intériorité.
«A quoi sert-il à l’homme de gagner le monde entier s’il se perd lui-même?» (Marc 8 : 36)
ce qu’il faudrait faire pour respecter la Création,
je me sens si petit∙e et si seul∙e.
Donne-moi la force de l’Esprit
pour croire que tout est encore possible
et qu’il vaut la peine de s’engager.
Donne-moi aussi des soeurs et des frères
avec qui partager et m’engager.
Amen.
Virgile Rochat est un pasteur fraîchement retraité de l’Eglise réformée vaudoise. Il s’intéresse aux questions d’écologie et de spiritualité et tente de voir comment ces domaines se fécondent mutuellement.