La coopération fonctionne mieux que la concurrence.

La coopération fonctionne mieux que la concurrence.
i
La coopération fonctionne mieux que la concurrence.

La coopération fonctionne mieux que la concurrence.

Par Richard Falo
31 mars 2022

Depuis que mon chien Tarzan est parti au paradis des chiens j’ai deux protégées qui sont deux jolies corneilles.

Elles se présentent à ma porte fenêtre et attendent patiemment que je leur donne les croquettes que Tarzan ne pourra plus avaler.

Alors qu’une s’aventure sur ma terrasse pour récolter les croquettes, l’autre perchée sur un arbre fait le guet.

Si je bouge le petit doigt elle prévient la récolteuse qui s’envole immédiatement. Parfois la récolteuse cache les croquettes sous une feuille puis elles reviennent à deux récupérer leur butin.

A l’évidence mes deux corneilles coopèrent et cela me semble aller  à l’encontre de la théorie darwinienne sur la lutte pour la survie.

Lorsque Charles Darwin lance le concept d'évolution, les Eglises le condamneront car contraire à une lecture littéraliste de la Création selon la bible.

D’autres, au contraire, estimèrent que ce principe du plus fort conférait à l’esprit de compétition une légitimité affirmant que seuls les plus forts et les plus adaptés mériteraient de survivre...

C’est une conception bien accommodante pour tout ce que la planète compte de musclés, pirates, autocrates et dictateurs.

Cette conception dépassée de la survie du plus fort a du plomb dans l'aile.

Les spécialistes du comportement animal estiment aujourd’hui que ce qui donne l’avantage à un individu ce ne sont pas ses capacités à terrasser un rival mais sa capacité à collaborer. 

Une meute de loups chasse avec bien plus de réussite que le loup solitaire, les chevaux forment des troupeaux à fins de protection, idem pour les oiseaux qui migrent en groupes, les grands félins qui chassent à plusieurs et les poissons qui forment des bancs.

Certes, il existe des exemples de prédateurs solitaires qui confirment la règle, caressent notre égo  et alimentent notre fascination pour le cowboy solitaire... Hollywood en a plus fait pour Darwin que l’éthologie. "Soft power" invoquent les idéologues américains...

 

Quand on y réfléchit nos propres corps ne sont qu’une association de cellules hautement spécialisées et coopératives qui ne pourraient survivre par elles-mêmes.

L’apôtre le dit clairement en comparant l’Église « Corps de Christ » au fonctionnement interdépendant de nos différents membres : « Un membre souffre et tous les autres membres souffrent... » écrit Paul premier des apôtres dans le marbre judéo-chrétien.

 

Nous humains sommes la preuve vivante et irréfutable du principe d’entraide et de solidarité collective.

 

Si les premières cellules vivantes, flottant librement, n'avaient pas trouvé la vie "ensemble" plus productive que la vie "solitaire", elles n'auraient jamais formé des êtres multicellulaires à partir desquels nous pourrions éventuellement évoluer.

En suivant aveuglément le principe darwinien nous avons fait de la compétition le principe absolu et du vainqueur l’objet de notre adoration.

Du coup nous sommes restés sourds à ce que la nature ne cessait de nous dire : la coopération fonctionne mieux que la concurrence.

Poutine est du mauvais côté de l’histoire.

Les suprématistes biberonnés au lait du machisme sont du mauvais côté de l’histoire.

Les partis politiques dont l’ADN se résume à l’élimination de l’autre sont du mauvais côté de l’histoire.

 

La loi de l’évolution les condamne irrémédiablement et de manière définitive.

 

Tout cela mes deux très humbles corneilles l’ont très bien capté.

 

Richard Falo