Unité des chrétiens: pourquoi tant de haine?
Comme à chaque fois au mois de janvier, les chrétiens du monde entier sont appelés à prendre part à la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier). Et cette année peut-être plus que toute autre, je me dis que ce rappel à la cohésion est plus que nécessaire.
Certes, l’ensemble de la société se polarise toujours plus, on le sait. On le voit dans les débats publics, que cela soit sur les sujets purement politiques ou plus largement sociétaux. La crise sanitaire a évidemment encore exacerbé les tensions entre les différents points de vue. Les Églises ne sont pas hors du monde – les hommes et les femmes qui y sont rattachés encore moins: pas étonnant dès lors qu’elles soient elles aussi impactées par ce phénomène de polarisation.
Traditionnellement et historiquement la prière pour l'unité avait pour but de resserrer les liens entre les Églises (œcuménisme). Or aujourd’hui, que cela soit entre les communautés ou à l’interne, la tension est également palpable entre les différentes sensibilités. Un seul coup d’œil sur les commentaires affichés sous nos articles sur les réseaux sociaux suffit à le remarquer. Que cela soit sur la question du vaccin, des mesures sanitaires, du mariage pour tous, de l’islam ou encore de l’écriture inclusive, les prises de parole relèvent plus de l’agression que de la recherche de dialogue. On le sent, l’exaspération est à son comble, et son expression toujours plus décomplexée.
Piqûre de rappel
Dans ce contexte, le recours aux étiquettes manichéennes devient presque un réflexe. Les réformés libéraux seraient des «impasteurs» (sic l’Observatoire du protestantisme libéral), et les chrétiens plus conservateurs renvoyés irrémédiablement à de prétendus relents de machisme et d’homophobie. Tous les progressistes seraient des incroyants, tous les évangéliques des complotistes.
Or nous sommes appelés en cette semaine à prier pour l’unité des chrétiens. Justement, parce qu’elle ne va pas de soi. Et précisément parce que ce qui nous rassemble est hautement plus puissant que nos perceptions humaines. Une piqûre de rappel n’est jamais inutile...