Hetty Overeem veut continuer à cheminer
Freiner, stopper le rythme infernal du quotidien et écouter ce que Dieu a à nous dire. C’est la devise de Hetty Overeem, et c’est le message principal qu’elle veut faire passer aux passants qu’elle croise depuis la cabane, installée au Flon, à la gare d’arrivée du LEB.
Ce lieu qu’elle a investi de manière provisoire il y a dix ans est devenu un point d’ancrage, autour duquel se réunit son équipe – deux personnes accompagnent la pasteure d’Evangile en chemin dans ses missions d’aumônière de rue –, mais aussi une quarantaine de personnes qui «soutiennent activement» sa mission. Hetty Overeem en est convaincue: «L’Eglise doit être dans des lieux comme celui-ci.» Car ainsi, assure-t-elle, elle peut s’adresser à tout le monde: il n’y a pas de «public cible» et les personnes qui s’arrêtent sont aussi bien des jeunes que des individus plus âgés, des croyant·e·s que des non-croyant·e·s, des personnes très intégrées que d’autres socialement plus marginales. Un point commun, que la pasteure observe depuis des années? «Ici, je suis frappée par la profonde misère spirituelle. Quand on dit que Dieu n’est qu’une question d’interprétation, que tout le monde a raison, les gens sont perdus… Et je ne suis pas d’accord, Dieu a une vraie identité, Jésus aussi.» L’Eglise, ce n’est pas simplement s’unir autour d’un projet ou des valeurs humanistes, mais bien «être unis en Jésus- Christ, en qui il est».
Alors, inlassablement, Hetty accueille gratuitement les personnes qu’elle rencontre sur son chemin et propose à celles qui veulent un court moment – «parfois c’est quatre minutes, car les gens ont un train» – pour «aller à la rencontre de Dieu, écouter ce qu’il a à dire». «Parfois, il ne dit rien, ou ce n’est pas le moment!», assure la pasteure qui, pour avoir travaillé longtemps sur les questions d’abus sexuels et spirituels, assure ne pas vouloir imposer quoi que ce soit. En attendant, ce sont les décisions administratives qui se sont imposées à Hetty Overeem et son groupe: la pastorale de rue œcuménique ne souhaitant plus poursuivre son projet après avoir pris sa retraite, et le LEB entamant des travaux sur sa gare, la cabane devra être déplacée fin septembre. Mais la pasteure a peut-être une piste pour faire isoler son bâtiment et l’installer ailleurs… Et continuer ainsi à interpeller les passantes et les passants trop pressés·e·s.