Le pèlerinage, une façon de voyager qui a la cote

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Le pèlerinage, une façon de voyager qui a la cote

25 janvier 2017
Le nombre de pèlerins explose en Europe. En 2016, 280'000 personnes auraient fait le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, un nouveau record. Cet engouement interpelle les Eglises, venues tenir un stand œcuménique à la Foire du tourisme et des voyages de Stuttgart aux côtés de 2000 autres exposants.

Photo: Plus de 430 livres sur le pèlerinage sont parus en 2015. CC(by) targut

(EPD/Protestinter) Chercher le sens de sa vie en partant en voyage rapporte gros à l’industrie du tourisme. Chaque année, cette forme de tourisme engendre 13,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires (14,4 milliards de francs suisses), selon Christian Kurrat, sociologue de l’université par correspondance de Hagen.

Les libraires et les éditeurs ne sont pas les derniers à profiter de cette manne. Alors qu’en 1990, une douzaine de livres seulement parlaient de pèlerinage, plus de 430 ouvrages sont parus sur ce thème en 2015.

Un «effet Kekerling»

Le livre de l’acteur et humoriste allemand Hape Kerkeling intitulé «Je pars!: tribulations métaphysiques sur le chemin de Compostelle» a connu un succès emblématique. Avec onze millions d’exemplaires écoulés, il est devenu l’un des essais les plus vendus en Europe, souligne le sociologue Christian Kurrat. Sa publication a même provoqué un «effet Kekerling»: en l’espace d’une année, le nombre de pèlerins allemands sur le chemin de Saint-Jacques a augmenté d’environ 70%.

Mille raisons pour un chemin

«Les gens se lancent dans un pèlerinage pour des raisons tout à fait différentes. Certains partent lorsqu’ils traversent une crise comme la mort d’un être cher, tandis que d’autres cherchent à échapper à un quotidien agité», note Christian Kurrat. Une période de transition— la fin des études, un temps de pause entre deux emplois— peut aussi être l’occasion de prendre la route. «Faire du tourisme spirituel, c’est tenter de trouver la quiétude dans une vie toujours plus frénétique», souligne Ulrich Heckel, de l’Eglise régionale protestante du Land de Wurtemberg. Et la route des pèlerins s’arrête souvent dans des églises et des couvents, l’occasion de méditer et de se (re)connecter avec un riche patrimoine.

Dieu au bord de l’autoroute

Dieu, aujourd’hui, c’est cela aussi: un havre de paix, estime le pasteur. Dans lequel on peut se rendre à pied… ou en voiture: à proximité de la ville allemande de Sindelfingen, près de laquelle passe l’un des tronçons d’autoroute les plus fréquentés d’Allemagne, une église a été construite à côté… d’un restoroute. Pour que les automobilistes et les camionneurs aussi puissent se ressourcer en chemin.