Le mouvement pastafarien n'est pas considéré comme une véritable Eglise
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Brandebourg-sur-la-Havel (EPD/Protestinter) – Le mouvement parodique de l'Eglise du monstre de spaghettis volant (ou pastafarisme) n'a pas été reconnu dans le Brandebourg comme une communauté idéologique comparable aux Eglises traditionnelles. Cette association ne représente pas «un système de pensée recouvrant l'ensemble du monde, dans le sens d'une idéologie»: c'est le verdict rendu la semaine dernière par le tribunal régional supérieur du Brandebourg.
L'Eglise pastafarienne n'a par conséquent pas obtenu le droit d'installer des panneaux indicateurs pour annoncer les «messes de nouilles» qu'elle organise chaque semaine à l'entrée de la ville de Templin (acte 4 U 84/16 du tribunal régional supérieur du Brandebourg). Ce conflit autour des signes indicateurs occupe la justice et le débat public depuis déjà plusieurs années dans cette région. L'association pastafarienne a installé à Templin des panneaux imitant ceux qui indiquent les services religieux dans les Eglises. Elle a rencontré l'opposition des autorités régionales.
Echec en première instanceL'organisation a alors souhaité recourir à la justice pour empêcher toute interdiction de cette signalétique. Elle avait déjà échoué en première instance, devant le tribunal régional de Francfort-sur-l'Oder. Selon la cour, il manque en premier lieu dans les statuts et discours de l'association l'expression d'un «rapport à une vérité qui dépasse l'homme et l'emplit tout entier, caractéristique des communautés religieuses», d'un rapport à Dieu. Elle ne peut pas non plus être considérée comme une communauté idéologique, car ses membres ne partagent pas une même vision du monde.
Une idéologie se définit principalement comme un système de pensée cohérent qui se préoccupe de manière globale de l'essence et du sens du monde, et de l'existence des hommes dans celui-ci, questions dont elle tire des jugements de valeur, a poursuivi le tribunal. Ce n'est pas le cas de l'association pastafarienne qui, au vu de sa charte et de ses interventions publiques, s'est donné pour but de s'attaquer par la satire aux idées qu'elle juge intolérantes et dogmatiques. Pour ce faire, elle imite et détourne des textes et des symboles empruntés à la religion chrétienne, notamment avec le «Notre Monstre» et une «profession de foi» centrée sur le «monstre de spaghettis volant», peut-on également lire dans le jugement.
Cette critique des convictions d'autrui ne constitue pas un système de pensée recouvrant le monde dans son ensemble et susceptible d'être considéré comme une idéologie. La procédure n'a pas laissé la possibilité d'un pourvoi en cassation.