Et si…
Difficile d’effacer de sa mémoire cette vision terrible de la flèche de Notre Dame en flammes et s’effondrant!
Impossible de chasser de sa mémoire cette magnifique croix, intacte au milieu des décombres!
Pendant cette semaine sainte, une sorte de mort et une sorte de résurrection!
Difficile de ne pas se mettre à rêver, à cause de cette destruction d’ensemble où la croix est préservée, de rêver d’une sorte de symbole: la réduction en cendres des querelles et graves tensions entre les chrétiens de multiples confessions; rêver non pas de la disparition des différences de rites et d’interprétation des textes saints, voire de recherches de compréhension du message du Christ, mais de la renaissance d’une unité dans la seule vérité qui soit, celle du Christ mort et ressuscité. Peu importe la grandeur des cathédrales, leur histoire, leur prestige ou celui que leur attache une population parfois athée, si elles n’illustrent que des tensions religieuses au cours des siècles ou ne concrétisent que des passions politiques ou touristiques!
Et si l’on pouvait lire dans ce terrible désastre le symbole d’un renouveau chrétien? À la condition de placer la reconstruction non pas sous l’angle d’un seul sauvetage artistique, culturel et national, mais d’en faire un acte de foi, d’espoir et de charité en vue de la célébration, en 2030 ou 2033, d’une résurrection toujours actuelle après deux millénaires.