La grande chance de l’EERV

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La grande chance de l’EERV

Par Suzette Sandoz
16 février 2019

Lors de l’émission «Faut pas croire» de la RTS 1, ce samedi 16 février, le journaliste responsable de l’émission interrogeait l’évêque de Sion ainsi que deux journalistes catholiques, l’une ayant quitté son Église, l’autre y étant restée, au sujet des difficultés de l’Église catholique en relation avec les problèmes de l’ordination des femmes, du mariage des prêtres et évidemment de la pédophilie, mais aussi d’ailleurs, indirectement du divorce et de l’homosexualité. Les deux journalistes ont particulièrement déploré la rigidité des structures de leur Église. La position de l’Évêque était un peu plus ambiguë. Il ne m’appartient pas de juger la situation dans l’Église catholique, mais les remarques faites au sujet des structures m’ont fait pleinement découvrir à quel point l’EERV avait de la chance.

Les structures de l’EERV sont totalement démocratiques: calquée sur le système politique vaudois, l’organisation de l’EERV donne au Parlement (Synode) plus en phase avec la base que l’Exécutif (Conseil synodal), la possibilité de diverger d’opinion d’avec l’Exécutif et de faire éventuellement primer son opinion en matière de structures, voire d’imposer au Conseil synodal de prendre l’avis des paroisses et des Régions. Cela ne simplifie certainement pas l’existence des membres de l’exécutif, mais cela permet en tous les cas d’essayer toujours de mieux tenir compte des espoirs, des désirs, voire des besoins de la base. Ô certes, les structures évidemment humaines de l’EERV ne sont pas occupées par des chrétiens infaillibles— nul ne l’est jamais— mais elles peuvent garder une souplesse adaptable à la variation des besoins et des espoirs des fidèles, voire de la société. C’est une chance immense, mais qui implique autant d’humilité que de bonne foi.

Un exemple de la souplesse démocratique de l’EERV: le cas récent des dotations (en résumé répartition des postes— ministres et laïques— financés par les pouvoirs publics entre les paroisses, les régions et les structures cantonales). On ne saurait le nier, la conception que le Conseil synodal a de la répartition des dotations n’est pas la même que celle du Synode, ni d’ailleurs— un questionnaire récent auprès de la base vient de le montrer plus ou moins clairement— la même que celle de très nombreuses paroisses et régions. Les structures démocratiques ont permis au Synode de demander et d’obtenir une autre procédure que celle prévue par le Conseil synodal, c’est-à-dire la constitution d’un groupe de travail composé de membres élus par le Synode et de membres élus par le Conseil synodal, ainsi d’ailleurs que de 4 des 7 membres dudit Conseil, aux fins d’établir un nouveau projet de répartition des postes. Ce groupe de travail est parvenu à élaborer un projet unique de répartition, ce qui est un tour de force. Il n’y a pas eu de rapport de minorité. Puisse la discussion qui suivra lors du prochain Synode, montrer que le fonctionnement démocratique contribue vraiment à éviter toute paralysie des structures pour le meilleur succès de la mission de l’EERV au service de tous et avant tout du Christ.