Création d’un lieu d’échanges entre les communautés religieuses
La date est symbolique: le 24 janvier, les Vaudois célèbrent leur indépendance. Et c’est justement le jour que les «acteurs des principales religions et confessions du canton», comme ils se présentent dans leur communiqué ont choisi pour annoncer la création de la Plateforme interreligieuse vaudoise. Elle regroupe les autorités vaudoises des Églises réformée, catholique romaine, évangéliques (par le biais de la Fédération évangélique vaudoise - FEV), anglicane et catholique chrétienne ainsi que la Communauté israélite de Lausanne et du canton de Vaud et l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM). Cette nouvelle institution se présente comme un lieu de partage et de concertation.
«Nous nous sommes rendu compte qu’il manquait un lieu de rencontre au niveau des directions des communautés religieuses», explique Line Dépraz, membre du Conseil synodal (exécutif) de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). Comparant à l’Arzillier — maison du dialogue à Lausanne, la pasteure explique: «le but n’est pas de la remplacer, mais les gens qui s’y rendent le font à titre le plus souvent individuel. À contrario, les gens qui se retrouvent dans le cadre de la plateforme interreligieuse représentent leur communauté.» Sandrine Ruiz, présidente de l’UVAM reconnaît d’ailleurs: «la plupart d’entre-nous, sommes des acteurs du dialogue interreligieux depuis des années, pourtant il manquait ce lieu d’échanges institutionnels permettant des actions communes.»
Le souci du «vivre ensemble» dans le canton, le partage d’expériences, le soutien de projets favorisant une bonne prise en compte du fait religieux dans le canton et favoriser une réaction commune en cas de crise sont autant d’éléments que cette nouvelle institution souhaite favoriser, selon le communiqué de presse. «C’est important dans notre société que l’on voie des gens de fois différentes prendre des positions de façon solidaire», estime Christine Bloomfield, la prêtre de l’Église anglicane de Lausanne.
Un avis que partage Olivier Cretegny, président de la FEV qui dévoile déjà que la plateforme devrait organiser une action commune le 16 mai à l’occasion de la journée mondiale du vivre ensemble en paix de l’ONU. «L’idée, c’est vraiment de se rencontrer, de dialoguer, d’échanger librement. Si l’une ou l’autre des communautés ne peut prendre part à un des projets de la plateforme, rien ne l’y oblige», explique le pasteur. «Lors de l’une des premières rencontres, chaque communauté s’est présentée. On croit qu’on se connaît, mais cet échange a été très intéressant!»