Les républicains au Congrès veulent l’adoption du nouveau décret sur la liberté religieuse
Des dizaines de législateurs républicains ont demandé au président Trump de réduire les protections établies pendant la présidence de Barak Obama envers les gays et les lesbiennes afin de tenir sa promesse de campagne visant à protéger la liberté religieuse. Au début du mois de février 2017, Donald Trump envisageait déjà de signer un décret qui renverserait les ordonnances de l'ancien président Obama interdisant la discrimination envers les homosexuels dans le cadre des emplois fédéraux.
Un groupe de 51 membres de la Chambre a écrit à Donald Trump, au mois de mars, pour «lui demander de signer le projet de décret sur la liberté religieuse, tel que rapporté par de nombreux médias le 2 février 2017, afin de protéger des millions d'Américains dont la liberté religieuse a été attaquée ou menacée au cours des huit dernières années». La lettre envoyée par les 51 membres a été rendue publique par le quotidien américain «USA Today».
la Maison-Blanche avait déclaré que le président n'avait pas l'intention de signer une telle ordonnance: «L'ordonnance signée en 2014, qui protège les employés de la discrimination en lien avec l’orientation sexuelle restera intacte sous la direction du président Donald J. Trump» apprenait-on par le biais du service de communication de la présidence. Fin avril, un haut responsable de la Maison-Blanche a toutefois déclaré qu'une politique de protection de la liberté religieuse était toujours en cours, mais que le président essayait de trouver un terrain d'entente. Le responsable n'a pas voulu s’exprimer publiquement sur une politique encore en discussion.
Gros stress du côté des associations religieuses
Le représentant républicain de l’Ohio Warren Davidson a participé à la rédaction de la lettre envoyée au mois d’avril. Il a soutenu que cela n’avait aucun sens de défendre l’ordonnance établie par Barak Obama et il estime que ce décret cause un «stress excessif» aux personnes qui essaient de pratiquer leur foi.
Warren Davidson a évoqué la Catholic charities, une organisation qui facilite les adoptions et les placements en famille d’accueil, mais qui ne ferait jamais adopter d’enfants à des couples de même sexe. L'organisation a d’ailleurs eu des problèmes pour obtenir les licences, car elle ne choisit que des couples hétérosexuels mariés pour placer les enfants. «Fondamentalement, vous ne pouvez pas dire aux chrétiens: ‘Nous allons protéger le Premier amendement et les choses vont rester comme avant’. Et parallèlement demander à l'Eglise catholique de faire adopter des enfants aux couples de même sexe. C'est un affront à leur doctrine. On ne peut pas avoir les deux», a-t-il souligné.
Warren Davidson a ajouté que les démocrates devraient également soutenir la protection de la liberté religieuse. «Il me semble que, en général, les progressistes ont été très accueillants envers les musulmans et particulièrement contrariés par la position du président envers cette communauté religieuse. Je pense que ce nouveau décret pourrait être considéré comme un moyen d'affirmer que le Premier amendement s'applique à tout le monde aux Etats-Unis».
Des républicains... très conservateurs
Les signataires de la lettre, tous des hommes à l'exception de la représentante du Missouri, Vicky Hartzler, incluent certains membres les plus conservateurs au sein des républicains. Une lettre similaire a été envoyée par les républicains du Sénat début avril. «Une ordonnance exigeant que les agences du gouvernement fédéral protègent le droit à la liberté religieuse est nécessaire ainsi que les organismes directeurs respectent les lois fédérales existantes protégeant la liberté de religion», stipulait le courrier.
Mais tout le monde n'est pas d'accord. Laura Durso du Centre progressiste pour le progrès américain a déclaré que la liberté de religion était déjà protégée par le Premier amendement et que tout effort visant à obtenir des protections supplémentaires créerait «une autorisation de discrimination au sein des programmes fédéraux».
«Vous ne pouvez pas avoir les deux positions dans cette administration. En fait, ils essayent de dire: ‘nous serons amis avec la communauté LGBTQ, mais nous donnons aux gens le droit de les discriminer’», a relevé Laura Durso, vice-présidente du groupe de recherche et de communication des LGBT. De son côté, JoDee Winterhof, vice-président de la Campagne pour les droits de l'homme, une organisation qui défend les droits des LGBTQ, a déclaré que si Donald Trump poursuivait le décret divulgué, «cela permettrait une expansion sans précédent de la discrimination financée par les contribuables».