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Pensées autour d'une votation
Par Marie-Laure Krafft Golay
6 février 2020
Autour du 9 février, je réfléchis au mot discrimination, pas nécessaire d’en expliquer le sens. La question de fond pour moi : considérer ou non l’autre comme un être humain à part entière, ou alors, sur la base de critères dont l’objectivité est impossible, comme un humain de 2e zone, un moins humain, en-dehors des normes. Quelles normes, de quelle autorité puis-je dire ce qui fait que mon vis-à-vis est moins humain que moi ? Et moi, qui peut me discriminer ? je risque bien d’être un jour la discriminée de quelqu’un, dans cet engrenage déshumanisant. Stop : même la Bible ne pose ni normes, ni règles, elle indique des directions, elle ouvre des champs de significations. Elle se compose de récits humains, insérés dans leur contexte sociétal et légal au fil des époques. Parfois pour le meilleur, mais pas toujours : les rédacteurs des livres bibliques étaient humains ! Au-delà de la lettre, il y a cette parole de Jésus (Ev. de Jean) : Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres. C’est l’exigence première, adressée à toutes et tous. Non pas une norme gravée dans la pierre, mais une parole incarnée, provocante, râpeuse, forte et belle. Elle réveille les peurs ! Autour du 9 février plus encore, sans doute. Quel programme, quelle lutte, quel travail ! Sur nous, pour commencer.