Une infinie tristesse
Le mariage se réduit-il à une question d’orientation sexuelle?
C’est ce que pourrait laisser croire le communiqué de la FEPS concernant sa décision de soutenir le mariage pour tous.
Le seul motif invoqué est la reconnaissance de l’homosexualité en tant qu’orientation sexuelle voulue par Dieu.
Je n’ai personnellement aucun problème avec l’homosexualité. Les personnes ne sont pas qu’une activité sexuelle. Les chrétiens font Eglise dans leur foi et non dans leur orientation sexuelle. Depuis des siècles, l’Eglise bénit des mariages, sans se préoccuper des orientations sexuelles des personnes qui s’unissent, simplement parce que nul ne concevait de marier deux humains de même sexe. Pourquoi?
Au moment où la société envisage (en Suisse), décide ou a décidé (dans d’autres pays), de marier selon la loi et la terminologie des personnes de même sexe, la question doit être posée de la raison d’être d’une pratique plusieurs fois séculaire et de son changement.
Que deux adultes aient envie de vivre ensemble et de se soutenir mutuellement tant affectivement, que financièrement et physiquement, c’est parfaitement légitime, mais pour cela un contrat de vie commune aussi largement conçu que possible suffit. Il serait logique d’ouvrir par exemple le partenariat enregistré à tous, en en étendant peut-être encore les effets financiers automatiques.
Le mariage, lui, recouvre une autre dimension. Mais nous vivons un peu l’ère du sexe et notre époque paraît incapable de faire une réflexion au-dessus du nombril.
On attendrait des chrétiens - et par exemple de la FEPS qui prétend devenir « l’Eglise protestante de Suisse » - qu’ils étudient sous l’angle théologique et sociologique le rôle de l’altérité et la différence entre la fonction des personnes et celle des institutions. C’est un questionnement passionnant dont la réponse n’est pas évidente et qui appelle peut-être plusieurs réponses.
Ce n’est pas la décision de la FEPS semblable à un slogan publicitaire qui peut satisfaire les protestants, voire les chrétiens en général ni – et c’est encore bien plus triste – les non-chrétiens en questionnement devant les bouleversements sociétaux.