Le président de l’Église protestante de Rhénanie défend un document critique envers l’État d’Israël

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Le président de l’Église protestante de Rhénanie défend un document critique envers l’État d’Israël

1 mai 2018
Un document publié par l’Église protestante de Rhénanie à l’occasion des 70 ans de l’État d’Israël crée la discorde
Indignée, la Fédération régionale des communautés juives annule son voyage avec l’Église protestante en Terre sainte.

Photo: Jérusalem CC (by-sa) Dennis Jarvis

(EPD/Protestinter) Manfred Rekowski, président de l’Église protestante de Rhénanie, a pris la défense d’un texte controversé: un document de travail publié par l’institution à l’occasion des 70 ans de l’État d’Israël. «Nulle prise de distance n’est à l’ordre du jour, car je n’en vois sur le fond aucune nécessité», a-t-il déclaré au journal de Düsseldorf le «Rheinischen Post». «Il est important à nos yeux de considérer aussi le point de vue des Palestiniens. Nous nous trouvons là pris entre deux camps, une situation pour le moins inconfortable — mais ce n’est pas une raison pour faire le choix de la facilité».

Indignée de trouver dans le document un texte critique sur la fondation de l’État d’Israël, la Fédération régionale des communautés juives de Rhénanie du Nord a annoncé la semaine dernière l’annulation d’un voyage en Terre sainte en compagnie de hauts responsables de l’Église protestante. En plus des chants et des prières destinés au culte, le document de travail intitulé «70 ans pour l’État d’Israël. Une date clé dans le calendrier chrétien?» comprend un texte du pasteur à la retraite Rainer Stuhlmann. De 2011 à 2016, ce dernier a été directeur d’études à Nes Ammim, le village chrétien du nord d’Israël où la délégation des deux institutions était censée se rendre.

L’exil des Palestiniens

D’après ce pasteur, la naissance de l’État d’Israël doit représenter une source de joie et de célébrations pour la communauté chrétienne. Mais cela ne l’empêche pas de se montrer critique envers la politique de colonisation du pays: si le retour à la Terre sainte a apporté protection, sécurité, justice et paix aux juifs, pour les Palestiniens, elle a été synonyme «d’exil, de destruction, de contrainte et d’injustice».

Oded Horowitz, président du conseil de la Fédération régionale juive, a qualifié cette contribution de «diffamation envers l’État d’Israël, présenté comme une puissance d’occupation brutale». Un tel détournement des réalités historiques n’est «pas tolérable pour nous». Le texte dans son ensemble présente «des relents des vieux stéréotypes antisionistes».

Manfred Rekowski, lui, a réfuté ces accusations. «Au vu de ce que représente le pasteur Stuhlmann, il est impossible de lire dans cet article une déclaration d’hostilité envers l’État d’Israël.» Dans le même temps, il a de nouveau exprimé ses regrets de voir le voyage en Terre sainte annulé. «C’est pour nous une triste expérience, qui nous laisse un goût amer». De son point de vue, ce projet aurait été une occasion unique «de se rapprocher humainement et de mieux se comprendre, malgré les divergences d’opinion sur la situation politique au Proche-Orient».