L’auteur d’un texte biblique du Xe siècle a été identifié
Photo: Les futures traductions de la Bible hébraïques pourraient être modifiées en raison de récentes découvertes © RNS/Pixabay
(RNS/Protestinter)
L’auteur d’une collection d’écrits du Xe siècle a été identifié comme étant le même scribe que celui qui a rédigé la plus ancienne copie complète connue de la Bible hébraïque. Cette découverte pourrait influencer les futures traductions des écritures hébraïques, aussi connues sous le nom de Nouveau Testament, rapporte un communiqué de la bilbiothèque Tyndale à Cambridge.
Ce texte ancien, connu des érudits comme le Codex L17, contient seulement les livres de Josué, des Juges, 1 Samuel, 2 Samuel, 1 Rois et 2 Rois. Le chercheur Kim Phillips a écrit dans un article du Tyndale Bulletin que l’auteur du Codex L17 était le scribe Samuel ben Jacob, ou «Samuel, fils de Jacob», et que le texte avait été écrit autour de l’an 975. Samuel ben Jacob a aussi écrit le Codex de Leningrad, la copie la plus ancienne à ce jour de la Bible hébraïque, complétée en l’an 1008, qui est la base de beaucoup de traductions bibliques modernes.
Le Codex L17 fait partie de la Collection Firkovich de manuscrits hébraïques hébergés à la Bibliothèque nationale russe, que Kim Phillips a décrite comme étant «la trouvaille la plus importante pour l’étude du texte médiéval de la Bible hébraïque». Grâce à des images digitales du codex publiées par la Bibliothèque nationale d’Israël, Kim Phillips a pu identifier le scribe sur la base de similitudes dans les modèles d’écriture entre les deux codex, ainsi que grâce à un autre texte partiel de Samuel ben Jacob découvert en 2015.
La comparaison des techniques scribalesCela fait sens, constate le professeur Gary Rendsburg, spécialiste en histoire juive à l’Université Rutgers, dans l’Etat du New Jersey. Les scribes juifs de l’époque avaient des «techniques scribales» distinctes, ou «des petites fioritures, des symboles, ou des signes» qu’ils utilisaient pour remplir l’espace vide sur les manuscrits. Kim Phillips a rapporté que les lettres hébraïques utilisées pour représenter le mot Dieu dans le Codex L17 ressemblaient au style du scribe et à leurs usages dans les autres écrits.
Les spcécialistes considèrent qu’il s’agit d’une importante découverte, mais ne s’attendent pas non plus à des changements explosifs. «C’est toujours important d’avoir un manuscrit ancien, mais la signification spécifique reste à découvrir», a souligné David Kraemer, directeur des bibliothèques au Séminaire théologique juif. Gary Rendsburg s’attend à ce que les divergences soient minimes, comme l’utilisation de «cheveu» plutôt que «cheveux», ou des nuances dans l’orthographes de certains. «Rien de tout cela ne va changer le monde». Toutefois, il ajoute que cette découverte nous éclaircit sur la vie de Samuel ben Jacob, une figure historique. «Ces scribes sont commes des héros qui nous ont donnés ces textes, car ils écrivaient avec tant de dévotion et de précision. C’est très stimulant de rendre vivant ce personnage dont nous n’avions en somme que le nom».