Pasteur et conseiller du président, il considère que Dieu a donné à Donald Trump «l’autorité» de faire tomber Kim Jong-Un
Photo: Donald Trump et Robert Jeffress en juillet 2017. ©RNS/Reuters/Yuri Gripas
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Dieu a donné au président Trump le «pouvoir de faire tomber Kim Jong-Un», selon le révérend Robert Jeffress, l’un des principaux conseillers chrétiens évangéliques du président. La prise de position de Robert Jeffress a été publiée mardi, peu après l’avertissement du président qui a déclaré que la Corée du Nord allait «rencontrer le feu et la fureur comme le monde ne les a jamais vus» si le leader du pays continue à menacer les Etats-Unis.
Le prédicateur texan, qui dirige la première Eglise baptiste à Dallas— une congrégation de plus de 10’000 personnes— a été un sympathisant de Donald Trump depuis le début de la campagne présidentielle. Il fait partie des dizaines de dirigeants évangéliques conservateurs qui se sont réjouis de l’accès sans précédent au pouvoir de ce président qui, selon eux, défend la même vision politique qu’eux.
Robert Jeffress a publié sa déclaration mardi soir alors que les tensions entre les deux puissances nucléaires se sont accrues et que les démocrates et certains républicains ont critiqué les propos de Donald Trump, les qualifiant d’imprudents.
Le mois passé, pour la première fois, la Corée du Nord a testé avec succès un missile balistique intercontinental qui pourrait atteindre la Californie, selon le «New York Times». Et le «Washington Post» a rapporté que la Corée du Nord serait parvenue à miniaturiser une ogive qui pourrait entrer dans un tel missile.
Dans sa déclaration, Robert Jeffress a déclaré qu’il croit que la Bible précise que «Dieu a doté les dirigeants de tout le pouvoir d’utiliser tous les moyens nécessaires— y compris la guerre— pour arrêter le Mal». Le pasteur a loué ce Donald Trump qui ne tolère pas les menaces de la Corée du Nord. Faisant référence aux administrations précédentes, il a fustigé leur «comportement pleutre vis-à-vis des dictateurs et des oppresseurs.»
«Lorsque le président Trump trace une ligne rouge, il ne l’efface pas, ne la déplace pas et ne s’en éloigne pas», a déclaré le révérend. «Merci Seigneur pour ce président qui est sérieux au sujet de la protection de notre pays.» Dans une interview accordée au «Washington Post», Robert Jeffress a cité Romains 13, un chapitre de la Bible, en disant que Dieu «donne au gouvernement l’autorité de faire quoi que ce soit, y compris l’assassinat, la peine capitale ou la torture pour étouffer les actions des méchants comme Kim Jong-Un».
Robert Jeffress a fait partie du comité consultatif évangélique de Donald Trump lors des élections présidentielles de 2016 et il a assisté à plusieurs réunions d’évangéliques éminents à la Maison-Blanche, y compris un repas et une journée de prière durant laquelle il a déclaré à Donal Trump: «Monsieur le président, nous serons vos amis les plus fidèles».
Robert Jeffress a récemment animé un concert au Kennedy Center à Washington, DC, à l’occasion de la Fête nationale américaine, le 4 juillet, durant lequel le président a promis son soutien aux militaires et aux personnes de foi. La chorale et l’orchestre de l’Eglise de Robert Jeffress ont créé un arrangement musical du slogan de la campagne Donald Trump, «Make America Great Again» (Rendre sa grandeur à l’Amérique).
Donald Trump, qui se déclare presbytérien, s’est éloigné de cette confession pour se rapprocher des chrétiens évangéliques. Les évangéliques blancs lui ont donné 81% de leurs votes en novembre, un pourcentage plus élevé que tout autre groupe religieux.
Le Conseil œcuménique des Eglises appelle à sortir du «cercle vicieux de la menace et de la contre-menace»
«Rien ne permet d’affirmer que les nouvelles sanctions pourront apporter une contribution plus positive à cette situation délicate et extrêmement dangereuse», a déclaré le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises. «Nous appelons à un changement radical de l’attitude de la communauté internationale à l’égard de la Corée du Nord, qui se fonderait sur le dialogue et l’ouverture plutôt que sur une confrontation militaire et politique.» Craignant une escalade de violence, l’organisation internationale basée à Genève a appelé à œuvrer en faveur d’un traité de paix dans la péninsule coréenne.