Casting trouvé pour définir la «théologie des ministères» de l’EERV

© EERV
i
© EERV

Casting trouvé pour définir la «théologie des ministères» de l’EERV

10 décembre 2024
Lors de son dernier Synode, l’Église réformée vaudoise a poursuivi son travail de refonte en élisant un groupe de travail censé définir les missions de ses employés, laïcs et ministres.

L’Eglise réformée vaudoise (EERV) continue sa refonte à petits pas. Lors d’un Synode extraordinaire qui s’est tenu à Prilly le samedi 7 décembre, le thème complexe de la «théologie des minsitères» a été abordé. En question: la définition des missions de l’Eglise et surtout la qualification exacte du cahier des charges de ses employés, pasteurs, diacres ou animateurs d’Eglise. L’enjeu principal, pour cette dernière fonction ecclésiale, sera de définir si elle nécessite une consécration ou pas.

«Comme l'a écrit la Commission d'experts, la théologie des ministères est un serpent de mer», a rappelé le professeur Simon Butticaz, vice-doyen de la faculté de théologie de l’Université de Lausanne. Au moment de commenter le document de la Commission d’examen mandatée pour analyser les propositions du Conseil synodal en la matière, il a souligné la difficulté de la tâche: «Dans l’histoire récente de notre Eglise, quand nous avons voulu produire quelque chose de clair concernant la théologie des ministères, nous avons souvent accouché d’une créature fantasmagorique et passablement insaisissable, car nous sommes restés déconnectés de l'ecclésiologie.» L’universitaire s’est donc réjoui que cette ambition de redéfinition des postes ecclésiaux soit incorporée à «Eglise 29», le projet de mutualisation de l’EERV et de ses paroisses.

Basé sur quatre axes, réunis sous forme d’enjeux et tous approuvés par l’assemblée, la nouvelle théologie des ministères devra donc, entre autres, définir sa «politique ecclésiale en matière de ressources humaines». Pour ce faire, un groupe de travail devait être élu ce samedi. Selon la proposition de la Commission d’examen, «cinq personnes élues par le Synode» devaient la composer, dont deux laïcs non engagés dans la mission de l’Eglise, un animateur d’Eglise, un diacre et un pasteur. Ce groupe de travail devait être complété par «trois membres du Conseil synodal dont au minimum un laïc» et un membre du «corps professoral du Collège romand de théologie», issu des Universités de Lausanne ou Genève.

«Contribution indépendante»

Anne Imobersteg-Harvey, présidente de la Commission de gestion du Synode de l’EERV, a alors parlé d’un «relent d’entre-soi». Pour y remédier, cette dernière a proposé d’augmenter le nombre de laïcs à six. Elle a ajouté qu’il était important que ces derniers, bien qu’engagés dans l’Eglise, ne soient pas rémunérés par cette dernière. «Cela permet un recul nécessaire, pour une contribution indépendante», a-t-elle souligné. Son amendement a été largement soutenu par le Synode.

Ainsi, le Législatif a élu le groupe de travail qui, comme l’a souligné le président du Conseil synodal Vincent Guyaz, permettra que le projet puisse «porter du fruit». Parmi les laïcs, la présidente de la Commission de consécration Claire-Lise Walz a été élue, ou encore l’organiste Benoît Zimmermann, par ailleurs délégué au Synode de l’Eglise évangélique réformée de suisse (EERS). Parmi les personnes consacrées, la diacre Liliane Rudaz, active à Jardins Divers (Maisons des Solidarités) à Lausanne, a également été élue. Le rapport du groupe de travail doit être présenté en mars 2025.