Abus en Eglise, mais que fait l’EREN?
Depuis plus de quinze ans, la problématique des abus et des harcèlements est régulièrement thématisée dans l’EREN. Elle est abordée dans des formations qui s’adressent tant aux ministres qu’aux bénévoles. Les jeunes qui suivent la formation de moniteurs et monitrices de catéchismes y sont sensibilisés. Un dispositif antiharcèlement, comprenant notamment le recours à un bureau de médiation externe, est également ouvert à toute personne évoluant dans l’EREN.
Mais, quelle que soit la force de nos dispositifs et de nos procédures, rien ne remplacera à mes yeux la compréhension profonde du mécanisme qui conduit aux abus. Il faut impérativement sortir de la vision bien ancrée (et rassurante) de la «victime idéale», celle qui se défend en hurlant «non» et qui dénonce immédiatement ce qu’elle a subi. Nous devons toutes et tous nous sensibiliser à la façon dont les abuseurs utilisent une position dominante pour contraindre, petit à petit, leur future victime à accepter l’inacceptable. Il nous faut comprendre qu’un consentement ni libre ni éclairé est un consentement vicié, et par conséquent n’existe pas.
Il n’est jamais agréable de parler d’un tel sujet. Pourtant, c’est une question primordiale pour assurer aux victimes la reconnaissance qu’elles méritent et pour empêcher que notre Eglise ne soit un terreau propice aux abus.