La paroisse française de Berne fête ses 400 ans

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La paroisse française de Berne fête ses 400 ans

JUBILE
Du 27 août au 1er octobre, la paroisse réformée française de Berne célèbre ses 400 ans d'existence. Les manifestations du jubilé sont non seulement l'occasion de jeter un regard sur le passé mouvementé de cette communauté, mais aussi de se tourner vers l'avenir.

« La paroisse française de Berne est un laboratoire intéressant car elle est à la rencontre des cultures et des langues. Toutefois et en tant que minorité linguistique, nous jouissons d’une attitude bienveillante et accueillante et d’une sorte de tentation d’exclusion », explique Olivier Schopfer, pasteur à la paroisse de Berne. « Une problématique qui reste actuelle ». C’est pourquoi le slogan choisi pour l’ensemble des festivités est : « Eglise française - entre accueil et exclusion… se souvenir, célébrer et tenir bon. »

Comprendre cet aspect, c’est aussi revenir à l’histoire, à la genèse. En 1623, Louis de Champagne, comte de la Suze huguenot et militaire originaire de France s’installe à Berne avec sa cour, son pasteur et réclame aux autorités de la ville d’avoir des cultes en français. C’est lui qui dirige la construction de la Grosse Schanze (remparts). À partir de 1685, l'ancien couvent des Dominicains - connu plus tard comme l’Eglise française de Berne - accueille de nombreux huguenots, alors que des milliers d'entre eux arrivent à Berne après la révocation de l'édit de Nantes. Face au flux de réfugié·es, Berne crée une colonie française dotée d’une direction partagée entre le gouvernement et des membres de l’Eglise française. Cette colonie - qui ne jouissait pas des mêmes droits que les germanophones - a subsisté jusqu’au début du 20e siècle. « A Berne, le monde des francophones n’était pas si simple. Une situation déplaisante pour les huguenots les mieux lotis qui décident de s’en aller pour Neuchâtel ou St-Gall. Ces villes ont su profiter de ces personnes compétentes. A Berne, ne sont restées que les moins qualifiées », précise Olivier Schopfer.

L'histoire de la Paroisse et le rôle des huguenots sont au centre d'un symposium organisé le 16 septembre par un groupe de travail en collaboration avec la fondation « VIA - Sur les traces des huguenots et des Vaudois ». Des experts et des représentants de la paroisse française réformée emmènent le public dans un voyage à travers le passé et mettent en lumière le rôle décisif des huguenots dans le développement de l'Eglise. Le 2 septembre, des questions d'actualité concernant les Eglises et la migration seront débattues dans le cadre d'un autre symposium. Sous la devise « Eglises et migrations - Leçons à tirer ? », le rôle des Eglises de migrants aujourd'hui et l'importance du bilinguisme dans la paroisse française sont mis en lumière.

Le culte d'ouverture du 27 août, radiodiffusé sur Espace 2 est placé sous le thème : « Ce que peuvent les minorités ». Culte commun aux 12 paroisses, il est structuré en quatre étapes portées chacune par le témoignage d’un protestant de France, d’une personne chrétienne transgenre, d’un réfugié politique et d’une pasteure à la retraite.  

Un moment officiel suivra, avec les salutations de Michel Freudweiler, président de la paroisse française, de la conseillère exécutive Evi Allemann, du maire Alec von Graffenried et de la présidente du Conseil synodal Judith Pörksen Roder. Les festivités se termineront le 1er octobre par un culte historique reconstitué, avec un important sermon prononcé en 1688 dans l'église française.

Plus d’infos : www.400ans.ch.