«A la Fusterie, nous travaillons entre amis»
Née dans un milieu évangélique, Ninon Guignard a commencé à lire la Bible dès l’âge de 5 ans, une habitude qu’elle conserve aujourd’hui encore: «Cela compte énormément pour moi. Je me suis toujours passionnée pour ces récits et ils sont devenus plus importants encore lorsque je me suis dirigée vers l’étude de la psychologie. J’essaie d’entrer dedans avec un halo de sens pour mieux m’approprier les textes. Même leur structure n’est pas anodine.»
Durant sa vie professionnelle, elle n’a jamais travaillé à plein temps, tenant à garder un quart de temps libre destiné à ses engagements ecclésiaux: coprésidente du Conseil de paroisse des Eaux-Vives, catéchète pour les adultes, animatrice pour les jeunes adultes ou encore lors d’études bibliques. Elle a également siégé à la commission des ministères de l’Église protestante de Genève. La pimpante retraitée a aussi toujours aimé raconter les histoires de la Bible, avec un succès certain auprès de son public, puisque, emballé, l’un de ses auditeurs n’a pas hésité à lui dire qu’elle devrait la réécrire…
Ninon Guignard fréquentait déjà épisodiquement l’Espace Fusterie lorsque le lieu était animé par le pasteur Roland Benz, un ami d’enfance. Quand l’ancien président lui a proposé de rejoindre le comité, elle s’est tout de suite enthousiasmée pour cette «super idée!» «Je me suis replongée dans un monde qui me plaît. J’ai rencontré des personnes géniales avec lesquelles il est possible de parler de tout. Nous travaillons entre amis, en toute confiance. C’est un vrai bonheur.»
Les nombreux projets – discussions, tables rondes – qui ont germé ces dernières années au sein de l’équipe n’ont, cependant, pas tous pu voir le jour en raison de la crise sanitaire puis de la fermeture du temple. Ninon Guignard apprécie particulièrement de proposer des méditations en rapport avec l’actualité: «J’aime mettre en relation l’histoire, la psychologie, la théologie et la politique ; faire un lien entre l’humain et le texte biblique. Je crois aux récits, ils sont essentiels à la méditation. Lorsque ces dernières sont en lien avec une exposition présentée, quelque chose d’harmonieux s’épanouit.»
Avec la chargée de ministère France Bossuet Rutgers, Ninon Guignard s’est plu à arranger le temple pour des rendez-vous ponctuels, notamment avant Pâques et Noël: «Nous aménagions une petite partie de l’espace pour créer une ambiance, autour d’un verre, d’un thé ou d’un café. L’expression du ‹verre de l’amitié› est très juste! On retrouve ces échanges conviviaux lors des animations sur le parvis. C’est comme cela que je conçois l’Église, une autre présence que le culte du dimanche matin.»
Loin d’être éblouie par l’esthétique du temple de la Fusterie, Ninon Guignard aime le bâtiment pour d’autres raisons: «Pour moi qui adore l’histoire, c’est un très grand privilège de travailler dans ce lieu dont l’histoire rejoint celle de ma famille.» C’est, en effet, à la suite de la révocation de l’Edit de Nantes que les Guignard sont arrivés à Genève, avant de s’établir dans la Vallée de Joux. Leur digne héritière se réjouit déjà de retrouver, à la fin des travaux, un espace « habité et convivial, ouvert presque quotidiennement pour partager des moments riches. Je crois très fort aux lieux.»
Un comité très engagé
L’équipe ministérielle de l’Espace Fusterie peut compter sur un comité de soutien d’une demi-douzaine de personnes très investies. Les membres sont à la fois attachés à ce lieu, à une présence dans le temple et au travail de témoignage de foi effectué sur le perron. Ils et elles sont impliqué∙es tant dans la stratégie à élaborer que lors des événements.