A la suite du rachat du groupe Gassmann par Fredy Bayard, de nombreux changements sont en cours au sein des médias de la région Bienne-Seeland-Jura bernois: Le Journal du Jura, le Bieler Tagblatt, TeleBielingue et Canal 3. Ces évolutions ont eu une conséquence directe sur les émissions des Églises. Jusqu’alors traitées comme des partenaires proposant un contenu de service public, ces dernières allaient être par la suite considérées comme des sponsors. Cette situation aurait engendré une augmentation notable des coûts de production, difficilement supportable pour les budgets alloués, surtout dans un contexte de diminution globale de recettes qui reste difficile à gérer. Selon les dirigeants, ce changement est principalement dû aux nouvelles exigences de l’Office fédéral de la communication (Ofcom) qui a durci ses règles en matière d’émissions produites avec des partenaires externes ne faisant pas partie de la rédaction interne au média.

D’un commun accord, l’arrêt de la diffusion des deux magazines a été planifié à Pâques pour le magazine radio Paraboliques et à l’été pour le magazine télévisé TelEglise. Du côté des Églises, la décision a certes été motivée par des questions de coûts, mais également de pertinence. En effet, l’évolution générale du paysage médiatique et le développement des réseaux sociaux pénalisent durement les médias «traditionnels». Alors que l’émission TelEglise rassemblait plus de 5000 spectateurs il y a moins de dix ans, ce chiffre est désormais passé sous la barre des 1500. Pour le magazine Paraboliques, la situation est quelque peu plus réjouissante puisque l’on estime que le magazine touche quelques 2000 personnes par diffusion. De plus, pour les Églises, le fait même de devenir sponsors d’émissions aurait posé un problème en tant qu’institutions d’intérêt public. Une page se tourne donc pour le magazine Paraboliques, qui émet sur Canal 3 depuis la création de la radio biennoise, il y a trente-huit ans, et pour le magazine TelEglise, également dans la grille des programmes depuis la création de la télévision régionale de Bienne-Seeland-Jura bernois, il y a plus de vingt ans.

Les responsables des magazines planchent désormais sur un développement sur internet et les réseaux sociaux. Bien que quelque peu forcée, cette évolution suscite l’enthousiasme de la plupart des acteurs des Églises réformées de la région. Le Synode des Églises réformées Berne-Jura-Soleure a par ailleurs récemment voté un crédit conséquent pour la refonte de son site internet permettant d’inclure des contenus liés aux médias sociaux. De plus, depuis les débuts de la pandémie, les mesures sanitaires ont poussé les paroisses à investir la sphère digitale, ouvrant ainsi de nouvelles fenêtres jusqu’alors guère exploitées.

Dès l’automne, ces paroisses pourront partager des contenus éditoriaux via leurs sites internet, leurs fils Facebook ou Instagram: des articles, vidéo et audio, reflétant leurs activités et les préoccupations plus larges des Églises, ainsi que des méditations ou des contenus plus théologiques produits par les équipes médias des anciennes émissions des Églises. Actuellement en phase d’élaboration, les contours définitifs de ce projet restent encore à affiner, mais sont en bonne voie.