Réunis les 14 et 15 décembre dans les locaux de Bernexpo, afin de respecter au mieux les normes sanitaires en vigueur, les délégués au Synode des Églises réformées Berne-Jura-Soleure ont eu un ordre du jour bien chargé. Au premier jour, ils ont approuvé à une large majorité un crédit d’engagement de 350'000 francs pour l’élaboration d’un nouveau site Internet.

Salué par l’ensemble de l’assemblée, ce futur développement répond à un besoin urgent de mettre à jour le site existant qui ne répond plus aux exigences actuelles et intègre mal d’autres contenus. Le site devrait également permettre un déploiement des contenus sur les réseaux sociaux afin de toucher une plus large palette d’utilisatrices et utilisateurs. Le projet est conséquent, du fait notamment que plus d’une cinquantaine de paroisses sont reliées et connectées au site de base. Cette évolution engendrera également des changements importants au sein de l’équipe de communication qui est actuellement en pleine restructuration.

Suite à la reprise de la gestion des ministres par l’Église, les services généraux explosent leurs heures supplémentaires. Principal touché, le service juridique qui doit fournir un travail conséquent pour accompagner les quelque 500 nouveaux postes pris en charge depuis janvier 2020. Pour rappel, la nouvelle Loi sur les Églises avait pour conséquence de transférer le rôle d’employeur des pasteures et pasteurs du canton à l’Église.

À l’époque, un pourcentage de 5,5 postes avait été estimé pour assurer la cohésion. Aujourd’hui, il apparaît que celui-ci ne suffit pas à assumer l’ensemble des tâches qui en découlent. Deux postes supplémentaires seraient nécessaires. Le gel des postes à la Maison des Églises ne permet toutefois pas d’augmenter ce pourcentage. La situation pourrait toutefois s’améliorer à l’horizon 2026, où le canton devrait augmenter ses prestations de quelque 3,4 millions. Cette problématique a été abordée lors de la présentation du plan financier 2023-2026, qui prévoit quelques années difficiles avant de retrouver un équilibre.

Pour 2022, un budget avec un excédent de 200'200 francs pour un total de revenus de 150'415'700 francs a été validé. Ce résultat positif découle directement des efforts d’économies déployés en 2021, notamment celui de limiter l’augmentation des salaires. La hausse des contributions des paroisses et des contributions à l’Union synodale contribue également à ce bon résultat. Lors de l’étude détaillée du budget, plusieurs délégués ont alerté sur l’importance de ne pas réduire les subventions destinées à des projets qui verraient leur fonctionnement mis en danger par cette économie. Il a notamment été question de celle octroyée au centre bernois de conseil en matière de désendettement, qui devrait voir les demandes augmenter dans le contexte actuel.

Après une discussion fournie, le Synode à également validé le projet «L’avenir de l’enseignement religieux» qui vise à repenser en profondeur le domaine en prenant en compte les changements sociétaux et en mettant davantage l’accent sur les besoins des jeunes et des personnes chargées de l’éducation. En discussion depuis 2013, ce projet est fondamental pour les Églises réformées Berne-Jura-Soleure, qui fonctionnent actuellement avec un concept d’enseignement religieux qui date de plus de trente ans.

Le processus qui débutera l’année prochaine se concentrera sur des expériences et projets pilotes dans des paroisses choisies en fonction de critères spécifiques, qui seront ensuite discutées dans une plate-forme qui servira de chambre d’écho. Un groupe de dialogue jeunesse et familles permettra d’entendre les voix des enfants, adolescents, jeunes adultes, parents et personnes chargées de l’éducation. La réflexion qui se poursuivra jusqu’en 2025 portera de la petite enfance aux jeunes adultes jusqu’à environ 25 ans. Un budget de quelques 800'000 francs annuels sera affecté à la démarche jusqu’à son aboutissement.

Le Synode a approuvé la gestion des postes des services généraux et approuvé la prolongation de la convention de prestations avec le campus Muristalden en tant qu’école préparatoire en vue de futures études de théologie. Il a assermenté les deux nouvelles conseillères synodales Renate Grunder et Ursula Marti, élues lors du Synode de juin dernier. Une augmentation de 20% du temps de travail du conseiller synodal francophone, destinée à assurer le trait d’union entre la Suisse romande et la Suisse alémanique, a aussi été validée. Par ailleurs, le conseiller synodal Roland Stach, responsable des services généraux, a annoncé sa démission pour l’été prochain. Arrivé à l’âge de 69 ans, il va profiter d’une retraite bien méritée après avoir géré l’épineux dossier de la reprise de la gestion des ministres par l’Église.