Ignazio Cassis en visite chez les réformés
«La culture du dialogue exige un effort quotidien pour aller vers les autres», déclarait Ignazio Cassis devant les députés du Synode de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS), réunis ces 8 et 9 novembre derniers. À l’occasion des cent ans de la reprise du dialogue diplomatique entre le Saint-Siège et la Confédération, Ignazio Cassis, accompagné du Cardinal et conseiller d’État au Vatican Pietro Parolin, a passé une tête à l’Hôtel du gouvernement (Rathaus) où ont débattu les parlementaires réformés.
«Cette rencontre interconfessionnelle est bien dans l’esprit du dialogue fédéral», a noté Ignazio Cassis, avant de laisser la tribune au Cardinal Parolin, qui a quant à lui rappelé la volonté du Pape François de «réunir tous les chrétiens», dans une recherche de «consensus toujours plus fort entre ceux qui croient en Jésus-Christ.» Leur venue a également permis de signaler que le Conseil Fédéral a décidé, le 1er octobre dernier, de la création d’une ambassade suisse au Vatican. Alors que Rita Famos, présidente du Conseil de l’EERS, a insisté dans son discours d’accueilm sur la nécessité du dialogue entre l’État et les communautés religieuses, Ignazio Cassis a rassuré les réformés: cette présence politique de la Confédération au Saint-Siège ne sera pas synonyme d’une préférence catholique.
Structures peu claires des Églises libres
Lors des débats, une autre dimension de la représentation a été abordée par le Synode. Michel Müller, délégué et président de l’Église zurichoise a interpellé le Conseil (Exécutif) à propos de la présence des Églises libres au Conseil suisse des religions, où elles ont été admises le 9 septembre dernier. Selon lui, «un problème de représentation évident» se pose, dès lors que l’Association des Églises protestantes libres (VFG) et l’Alliance évangélique suisse (SEA) sont représentées, dans l’organe interreligieux, par la même personne. Rita Famos a alors improvisé une réponse, rappelant que l’entrée des églises libres au Conseil suisse des religions était nécessaire, voulue par les autres communautés et avait demandé deux ans de travail et de négociations. Un argument qui n’a pas fait mouche, Michel Müller se disant peu convaincu par ces nouvelles recrues dont, selon lui, «les structures doivent être clarifiées.»
Une autre demande de clarification a animé plusieurs députés du Synode. À l’occasion du bilan de fin d’année des organisations missionnaires de l’Église, DM et Mission 21, une redéfinition de la mission, ainsi que les champs d’action de l’Église en la matière, a été vivement souhaitée. Le budget a quant à lui été adopté, bien qu’une demande de plus grande transparence ait également fait l’objet d’une interpellation. À l’avenir, le Conseil présentera donc une prévision relative à l’exercice en cours. Par ailleurs, les membres du Synode de l’EERS se sont à nouveau prononcés en faveur du financement de l’aumônerie pour les requérants d’asile.
Jubilés pour l’entraide
Deux anniversaires ont encore marqué le deuxième jour de ce Synode, celui des 75 ans de l’Entraide protestante suisse (EPER) et des 60 ans de Pain pour le prochain (PPP), dont la fusion est à bout touchant. Jeanne Pestalozzi, présidente du Conseil de fondation de Pain pour le prochain, a souligné que ces œuvres «faisaient désormais pleinement partie du témoignage évangélique des réformés», tandis que Walter Schmid, président du Conseil de fondation de l’EPER, a plaidé pour «davantage de visibilité pour les activités diaconales.»