«L’arrêt des collectes, comme celles du dimanche matin, dû à la pandémie a placé les œuvres d’entraide dans une situation complexe. Nous faisons donc un don exceptionnel», explique Pierre-Philippe Blaser, président de l'exécutif de l’Église évangélique réformée du canton de Fribourg (EERF). Réunis en synode, samedi 19 septembre, à Morat, les délégués de l’EERF ont décidé de verser 53'000 francs à plusieurs œuvres d’entraide. «Ce montant est pris sur nos fonds propres, pas sur l’excédent de recettes des comptes 2019», précise le président.

En effet, les comptes de l’année dernière, qui ont également été approuvés lors de cette matinée, présentent un excédent de recettes de 109'566 francs. Un excédent attribué à différents fonds et mesures pour les paroisses et le fonctionnement de l’Église cantonale. Plusieurs délégués ont fait la proposition d’octroyer la moitié de cette somme à des œuvres d’entraide, notamment Pain pour le prochain et des organisations d’aide fribourgeoises. Le Conseil synodal a, pour sa part, fait la proposition - qui a été acceptée - d’allouer bel et bien 53'000 francs aux œuvres, mais de ne pas modifier l’attribution de l’excédent de recettes 2019. Une façon d’appuyer l’intention des délégués, tout en insistant sur le fait, qu’excédent ou pas, le soutien aux œuvres est actuellement une priorité.

Le synode a également décidé de s’associer à la résolution de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS) en demandant «l’accueil immédiat d’un nombre significatif de réfugiés en provenance de Lesbos». Une proposition du délégué Claude Bossoney de la paroisse de la Veveyse. Le 9 septembre dernier, un énorme incendie a détruit le camp de Moria, sur l’île grecque de Lesbos. Quelque 12'700 réfugiés, dont 4000 enfants, se sont retrouvés sans abri, sans nourriture et sans médicament. «La Suisse ne peut pas résoudre seule le problème que subissent les requérants d’asile en Europe, mais nous devons faire notre part. La proposition de la Confédération d’accueillir 20 mineurs non accompagnés est décevante. Nous devons les pousser à en faire plus. Le temps presse», a affirmé Claude Bossoney.

Mi-septembre l’EERS a demandé au Conseil fédéral «de mettre tout en œuvre pour permettre l’accueil du plus grand nombre possible de personnes», précisant dans sa déclaration: «Nous avons non seulement les capacités et les moyens, mais nous pouvons aussi compter sur les facultés d’intégration de la Suisse et sur la solidarité de nombre de ses habitants. Comme Église, nous sommes prêts à prendre nos responsabilités, à accueillir ces personnes et à contribuer à leur intégration réussie dans notre pays.» Face à la demande des délégués, l’exécutif fribourgeois enverra donc une déclaration au Conseil fédéral affirmant qu’il s’associe à la demande de l’EERS.

Lors de cette rencontre, l’assemblée a également approuvé les objectifs de législatures 2020-2023 qui concernent entre autres la sauvegarde de la Création, la formation ainsi que les activités œcuméniques. Par ailleurs, les délégués ont pris un moment pour échanger librement sur la crise du Covid-19 et ses conséquences sur la vie d’Église.