Georges Bolay prend les rênes de l’Église protestante de Genève
C’est à l’unanimité et par des applaudissements que Georges Bolay a été élu comme président de l’Église protestante de Genève (EPG), jeudi 25 juin, lors d’une session extraordinaire du Consistoire, au temple de Malagnou. Un poste que cet ingénieur retraité, très actif au sein de son Église, avait déjà occupé entre 2005 et 2009. Cette élection exceptionnelle a été organisée après que cinq membres de l’exécutif, dont le président Emmanuel Fuchs, ont claqué la porte, le 10 juin dernier. Le nouveau président est entré directement en fonction et son mandat se terminera à la fin de la législature en cours, en juin 2021.
«J’aime cette Église et je m’y sens bien. Certes, il y a des problèmes, mais on peut les aborder sans se laisser surplomber par la charge. Je viens avec un esprit de paix», a expliqué Georges Bolay. Dans l’assemblée, le soulagement et la reconnaissance étaient au rendez-vous. «Notre Église bouge. Des gens se lèvent. C’est réjouissant», constate David Brechet, membre du Conseil du Consistoire. Si l’EPG s’est trouvé un nouveau président, pas d’autre candidat n’a pointé son nez pour renflouer l’exécutif pour l’instant.
D’autres candidats d’ici septembre
«Depuis les démissions du 10 juin, nous avons pris contact avec une vingtaine de personnes. Certaines ont répondu favorablement. D’autres veulent attendre la mise en place de la nouvelle gouvernance, prendre connaissance de la charge de travail du Conseil du Consistoire ou encore ne sont disponibles qu’à partir de l’année prochaine», a expliqué Roland Benz de la Commission électorale. «Dans ces conditions, nous avons préféré attendre septembre pour vous présenter une liste aboutie. Si nous n’avons pas de candidat à proposer ce soir, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’intéressés», a précisé le pasteur qui a souligné que réaliser toutes ces recherches en deux semaines avait été une réelle gageure.
Piloter la nouvelle gouvernance
Lors de cette soirée, les délégués ont également élu un comité de pilotage pour mettre en œuvre le nouveau modèle de gouvernance accepté lors du dernier consistoire. Le groupe est composé de neuf membres et d’un chef de projet, le théologien et ancien directeur de projet au CICR Maurice Graber. Il élaborera une stratégie d’accompagnement du changement de gouvernance en dialogue avec les délégués afin de déployer le nouveau modèle d’ici décembre 2020.
Si l’avenir de l’EPG s’éclaircit, la crise qui a mené à la démission de cinq membres de l’exécutif n’est pas terminée. Pour «apaiser la situation et faire revenir une certaine harmonie», le président du conseil de l’Office protestant de consultations conjugales et familiales (OPCCF) a proposé une médiation avec l’aide d’une personne totalement externe à l’EPG. «Il s’agit d’aider autant que faire se peut à sortir de la crise que nous traversons», a souligné le délégué Benoît Reverdin, directeur de l’OPCCF. L’assemblée a accueilli très favorablement cette proposition et demandé d’y donner suite rapidement. La soirée s’est poursuivie à huis clos par un point particulièrement délicat, celui de la problématique des RH. Un poste clé au sein de l’EPG qui a créé des tensions entre le Conseil et une partie des délégués. Resté vacant depuis la démission du responsable l’an passé, il est à nouveau occupé depuis ce printemps.
Georges Bolay, en quelques mots
Marié, père de trois filles et grand-père de quatre petits-enfants, Georges Bolay, 75 ans, fait partie de la paroisse de Bernex-Confignon dont il a été le président pendant 13 ans. Très engagé dans l’EPG, il y a occupé le poste de président entre 2005 et 2009. À cette période, il a fait partie du Conseil de la Conférence des Églises réformées romandes (CER) et du conseil de Médiaspro, le Département protestant des médias. Parmi ses nombreuses activités ecclésiales, il a été membre du comité du Rassemblement des Églises chrétiennes de Genève, à la présidence du Centre œcuménique de catéchèse et dernièrement il a passé une année au conseil des aumôneries. Ingénieur de formation, Georges Bolay a terminé sa carrière professionnelle à la direction des Services des Eaux aux Services industriels de Genève (SIG). «Pour ne pas rester confiné dans le milieu ecclésial, je pratique le tennis, les courses de montagne et la natation», sourit le nouveau président de l’EPG.