L’Église évangélique réformée de Suisse pour les nuls
L’entrée en vigueur, au 1er janvier, de la nouvelle constitution de l’ancienne faîtière des Églises réformées de Suisse engendre cinq changements, à la portée principalement symbolique. On vous les résume.
La fédération devient une Église
L’ancienne Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) s’appelle désormais l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS) et compte toujours 26 Églises membres, dont 24 réformées, une méthodiste et une évangélique libre. Bien plus qu’un simple changement d’étiquette, cette modification de structure vise à créer une unité aux niveaux paroissial ou régional, cantonal et national. «C’est audacieux. Nous affirmons une identité commune plus forte, mais dans une société qui se sécularise toujours plus, cela se justifie pleinement», relève le pasteur Pierre de Salis, président du synode (organe délibérant) de l’EERS.
Une direction tripartite
La direction de l’EERS est tripartite répartie entre le synode (ancienne assemblée des délégués), le Conseil (exécutif) et le président. «Avec la nouvelle constitution, le synode pourra exercer une plus grande force de proposition. Nous sommes actuellement en train de discuter son nouveau règlement, qui pourrait contenir la prise de décision par consensus», ajoute Pierre de Salis. «La nouvelle direction est semblable à celle d’une paroisse, avec une assemblée, un conseil et un ou plusieurs pasteurs. Des tâches spécifiques sont dévolues à chaque organe et à chaque personne. Une plus grande clarté facilitera à tous la collaboration», explique Gottfried Locher, président de l’EERS. Mais cette nouvelle forme de direction modifie également la place du président. Précédemment, il n’était qu’à la tête de l’exécutif.
Un président d’Église
Le président devient le visage public de l’EERS. «C’est une pratique qui existait déjà, elle a été renforcée», tempère Pierre de Salis. «De nombreux aspects de mon travail vont rester les mêmes. Je vais continuer à entretenir des contacts avec le Palais fédéral et l’administration fédérale, avec les universités, les organisations suisses et internationales ainsi qu’avec les médias. Il est important que notre Église continue d’y être présente. Il y a toutefois un élément que je souhaite renforcer, c’est le contact avec les Églises membres. Je souhaite dorénavant aller leur rendre visite plus souvent», explique Gottfried Locher. Lors des discussions pour modifier la constitution, cette nouvelle place donnée au président avait suscité de nombreux débats. «Il y a en effet une méfiance protestante face à une conception trop épiscopale de l’exercice du pouvoir dans l’Église, mais en même temps, nous avons besoin d’un porte-voix sur la place publique», relève Pierre de Salis.
Un nouveau logo
Outre ces changements structurels, l’EERS s’est également dotée d’un nouveau logo. Désormais, l’Église réformée nationale est représentée par une croix rouge dont le centre est vide. Un visuel qui évoque le catholicisme. «À l’heure où les distinctions confessionnelles s’estompent dans la vie publique, ce logo original en forme de croix a force de lien. Il est le symbole qui rassemble les chrétiens partout dans le monde», explique l’EERS dans un communiqué. «Je pense qu’il va favoriser le dialogue œcuménique avec l’Église catholique romaine et si, grâce à ce logo, les protestants bénéficient à nouveau de l’hospitalité eucharistique, c’est gagné», plaisante Pierre de Salis (ndlr. l’hospitalité eucharistique signifie de partager la communion entre différentes confessions chrétiennes).
Refonte du site
Parallèlement, le site a été complètement repensé. Inutile de chercher eers.ch sur internet. L’adresse est www.evref.ch. Un choix peut-être déroutant pour l’internaute, mais qui fait référence à «évangélique réformé», tant en français qu’en allemand.