En France, près de 300 000 personnes de plus de 60 ans souffriraient de «mort sociale», selon une étude de Petits Frères des Pauvres de 2017. Une situation qui touche en particulier des femmes seules de plus de 75 ans, et qui n’est pas rare en Europe ni en Suisse. La «mort sociale», c’est le fait de ne rencontrer personne ou quasi-personne dans son quotidien: membres de la famille, amis, voisins, entourage. Dans ce domaine, l’Église et la diaconie ont un rôle à jouer. Lequel et comment? C’est l’objet de cette rencontre d’une journée, à Bienne, où interviendront plusieurs experts sur le sujet. Parmi eux, Lytta Basset, professeure émérite de théologie (Université de Neuchâtel) qui se penchera sur la question de la compassion en communauté. Mais aussi Klaus Wegleitner, sociologue et chercheur dans le domaine du soin, pour l’Institut de théologie pastorale de l’Université de Graz (Autriche), qui décryptera le concept de communauté bienveillante. Ou encore Patrick Schuchter, philosophe et spécialiste de la santé, qui réfléchira à la dimension politique de ce sujet.

Les communautés bienveillantes, traduction du concept anglo-saxon de community care, sont des réseaux d’aide de proximité qui jouent un rôle précieux lorsque les prestations sociales de l’État montrent leurs limites. Ou tout simplement lorsque les liens familiaux sont distendus ou inexistants. Ce concept de vie communautaire locale n’est pas uniquement centré sur les personnes âgées, et il se développe dans plusieurs quartiers ou communes. Il porte en lui des valeurs proches du protestantisme: respect, bien-être, inclusion et responsabilité individuelle. L’idée de cette journée est de comprendre comment des paroisses et les acteurs locaux de la diaconie pourraient s’inscrire dans ce mouvement… ou l’initier à leur niveau!