Les protestants s’engagent pour la réparation des abus sexuels

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Les protestants s’engagent pour la réparation des abus sexuels

20 novembre 2018
Allemagne
Les délégués de l’Église protestante d’Allemagne, réunis en synode mi-novembre, ont décidé d’octroyer 1,3 million d’euros, soit 1,43 million de francs, à la réparation des violences sexuelles commises sur des mineurs.

Wurtzbourg (EPD/Protestinter) Pour 2019, l’Église protestante allemande (EKD) souhaite consacrer plus d’argent dans la réparation des violences sexuelles. Dans le cadre du budget défini mi-novembre à Wurtzbourg, le synode de l’Église protestante d’Allemagne a débloqué 1,3 million d’euros (1,43 million de francs suisses) à destination de son Conseil de délégués à la protection contre les violences sexuelles.

C’est à l’unanimité que les 120 représentants de l’Église, de la société et de la sphère politique ont voté une résolution pour la réparation des violences sexuelles commises envers des jeunes placés sous la protection de l’institution religieuse. «C’est un engagement très fort qui montre également une puissante volonté de s’attaquer à ce sujet», a déclaré Irmgard Schwaetzer, la présidente du synode. Le plan en onze points pour la réparation et la prévention des abus sexuels, présenté durant l’assemblée, prévoit notamment la mise en place d’un centre d’écoute à destination des victimes. Deux études sur la détection des cas non signalés et les facteurs de risque au sein de l’Église protestante doivent en outre être commandées.

Dans les Églises régionales, des commissions indépendantes devront entrer en discussion avec les victimes pour décider de la meilleure forme de reconnaissance à apporter à leurs souffrances. L’institution désire aussi travailler en étroite collaboration avec Johannes-Wilhelm Rörig, le délégué fédéral indépendant sur les questions d’abus sexuels sur mineurs. Son Conseil l’a d’ailleurs invité à sa session de décembre.

À ce jour, 479 cas d’agressions ont été signalés au sein de l’Église protestante depuis 1950. La plupart remontent à la période comprise entre les années 1950 et 1970. Les deux tiers concernent des institutions diaconales. Les cinq membres du Conseil des délégués à la protection contre les violences sexuelles de l’EKD ont d’ores et déjà commencé leur travail. Cet organe a pour porte-parole Kirsten Fehrs, l’évêque luthérienne de Hambourg.

Améliorer le recours aux nouvelles technologies

Lors de cette rencontre, les délégués ont également décidé d’investir 2,2 millions d’euros (2,5 millions de francs) dans les nouvelles technologies. Pour accélérer le processus de digitalisation de l’Église et augmenter sa présence sur les canaux de communication numériques, trois postes vont notamment être créés au sein du Bureau central de l’EKD: un manager digital, un responsable des questions d’éthique touchant à l’e-transformation et un spécialiste en informatique. Un fonds dédié à l’innovation doit en outre être doté d’environ un million d’euros (1,13 million de francs) pour l’année 2019.

Le budget 2019 de l’EKD, voté à l’unanimité à l’issue des quatre jours de délibérations du synode, prévoit un total de 218 millions d’euros (248 millions de francs) de dépenses, somme à peu près équivalente aux chiffres de cette année. Sa principale source de financement est la «participation universelle des Églises régionales». Celle-ci doit augmenter d’environ 4% pour l’année à venir, atteignant la somme de 94,5 millions d’euros (107,6 millions de francs) contre 90,8 (103,4) en 2018.

En dépit de la situation financière actuellement stable de l’Église protestante, Andreas Barner, responsable du budget au sein du Conseil de l’EKD, a cherché à travers la présentation de ce document à la préparer à des changements. Ces décisions s’ancrent dans un contexte de recul du nombre des fidèles, circonstance qui, du fait d’une conjoncture positive, n’a pas encore eu d’impact économique. Pour autant, comme Andreas Barner l’avait déjà souligné lundi dernier, il faut certainement s’attendre à une diminution future des rentrées issues de l’impôt ecclésiastique.