Le Conseil œcuménique des Églises poursuit sa quête d’unité et de paix
«L'unité de l'Église est au cœur de l'identité œcuménique», insiste le pasteur Odair Pedroso Mateus, lors de la rencontre bisannuelle du Comité central du Conseil œcuménique des Églises (COE), qui s’est déroulée du 15 au 21 juin, à Genève. Le Comité central constitue l'organe législatif suprême du COE entre les Assemblées qui ont lieu tous les sept ans. La prochaine aura lieu en 2021. Le Comité rassemble 150 membres représentant près de 40% des 348 Églises qui font partie du COE.
Lors de cette rencontre qui célébrait également le 70e anniversaire du COE, les délégués ont suivi et évalué l’évolution du pèlerinage de justice et de paix, un projet décidé en 2014 lors de l’Assemblée à Busan. Ils ont également pris connaissance d’une nouvelle étude de la diaconie œcuménique. «L’invitation au pèlerinage de justice et de paix a offert une nouvelle occasion de réorienter notre compréhension de la diaconie et de nous retrouver œcuméniquement dans nos travaux diaconaux», explique le pasteur Kjell Nordstokke.
«L’objectif est de sceller les deux aspects de la diaconie basés sur les principes bibliques et théologiques, et d’expliquer comment les Églises s’engagent en actions». Un nouveau document souligne comment la diaconie peut associer la foi et les actions fondées sur les droits humains, tout en affirmant qu’il n’y a aucune contradiction. «Au contraire, les deux se renforcent mutuellement», ajoute Kjell Nordstokke. «Nous avons besoin que toutes les mains se mobilisent, pour garantir la santé pour tous, pour soutenir et plaider en faveur des pauvres et identifier comment les Églises peuvent incarner le ministère de guérison de Jésus Christ à l’heure actuelle», confie la pasteure Mele’ana Puloka, présidente du COE pour le Pacifque.
Lutter contre la violence
Lors de cette rencontre, le comité s’est penché sur plusieurs sujets d’actualité. Notamment, l’escalade de la violence aux Philippines. Dans une déclaration, le Comité central «prie instamment le gouvernement philippin de mettre fin à la culture de l’impunité, d’ordonner une investigation de tous les homicides et d’annuler la demande du Ministère de la Justice de qualifier les militants de terroristes et également de lever la loi martiale à Mindanao».
Parallèlement, le comité s’est inquiété de la situation catastrophique en République démocratique du Congo. Il a fait état d’«une crise politique, humanitaire et relative aux droits de la personne qui s’aggrave en RDC ainsi que du risque d’assister à l’émergence de nouveaux conflits, de violations massives des droits humains et de crimes atroces dans le pays». Face à cette réalité, le Comité exhorte le gouvernement «à mettre un terme aux assassinats fondés sur des motifs politiques et à respecter la limite du nombre de mandats présidentiels fixée par la constitution».
Cette rencontre s’est terminée par la venue du pape François, jeudi 21 juin, à Genève au COE. Le Pontife a planifié cette visite en l’honneur du 70e anniversaire de l’organisation qui a été créée en 1948.