Créé en 1967, le Prix Farel se présentait comme un «Festival international du film à thématique religieuse» jusqu’à sa dernière édition, en 2021. L’intitulé a alors été modifié en écho aux changements perceptibles depuis plusieurs années déjà: la manifestation se présentait comme une rencontre autour de l’éthique, de la spiritualité et de la religion au lieu de la seule «thématique religieuse».

L’évolution de la manifestation se poursuit cette année. Le programme des projections présentées durant trois jours au cinéma Rex de Neuchâtel propose trois catégories: explainers, documentaires courts et documentaires longs. Les fictions et le Prix du public disparaissent donc de l’offre. «Nous avons reçu peu de fictions parmi les candidatures», explique Camille Andres, nouvelle directrice du Prix Farel et journaliste à Réformés.

«Nous avons donc décidé de renoncer à cette catégorie qui nous apparaissait, avec le comité, de toute façon comme ne faisant pas partie de notre ADN. Les propositions, cette année, témoignent d’un intérêt particulier pour l’écologie et ce que la crise écologique nous fait vivre à toutes et à tous», constate la directrice. «En revanche, j’ai été surprise de voir que nous recevions peu de propositions en lien avec le genre ou l’orientation sexuelle.»

Nouvelle venue, la catégorie «explainers», des courts ou moyens métrages de vulgarisation ou de démystification, a fait l’objet d’un soin particulier. «Notre but n’était pas d’avoir des explainers ‹confessionnels›. L’idée était de chercher des films qui donnent des clés pour comprendre des questions éthiques ou théologiques et non qui essaient de défendre une position croyante. Nous ne recherchions donc pas des productions vidéo prosélytiques, mais plutôt de gens qui sont en train d’inventer un nouveau métier, de nouveaux formats vidéo pour expliquer le fait religieux», dit Camille Andres. Le comité a donc contacté un grand nombre de producteur•ices de contenus en adéquation avec le ligne souhaitée pour cette catégorie. Nombre de ces youtubeurs seront d’ailleurs présents durant le festival.

Finalement, 30 films de 2 minutes à 1h46 seront projetés, pour plus de 170 candidatures reçues. Deux débats figurent également au programme, l’un sur l’usage de l’intelligence artificielle dans les reconstitutions historiques, l’autre sur les solutions pour vérifier la crédibilité d’un contenu.