C’était l’année dernière, lors de la projection du film A dragon arrives! , production iranienne de 2016 en farsi sous-titré aux teintes fantastiques. Dans la salle: une Iranienne qui s’était déplacée pour l’occasion. Générique de fin terminé, la conversation s’est engagée avec les responsables et des liens se sont rapidement noués. Plusieurs membres du comité du P’tit Festival des films du Sud ont été invités au Nouvel An iranien en mars dernier. L’idée de proposer une programmation de films iraniens dans une prochaine édition a germé et est finalement devenue réalité.

Le choix des films s’est toutefois révélé assez ardu. «De nombreuses productions ne sont pas disponibles en Suisse ou ne le sont qu’en version originale non sous-titrée. Nous avons dû finalement nous rabattre sur l’offre de Trigon-film», précise Christine Fischer, caissière et membre du comité. Pas de quoi pourtant se désoler: «La programmation est d’une grande qualité, avec des films engagés politiquement qui témoignent de la réalité d’un pays que nous ne connaissons pas assez ou seulement par des idées reçues», ajoute Adeline Humbert-Droz, également membre du comité. Fraîchement arrivé dans l’organisation, le pasteur du Val-de-Ruz Stéphane Hervé est également séduit par les films de cette année: «Au-delà de la dimension culturelle et de la sensibilisation à certaines problématiques, j’apprécie particulièrement le côté esthétique des productions du cinéma iranien, qui accordent une grande importance à la composition de l’image.»

Parmi les films projetés: des conversations sans tabous d’habitants de Téhéran sur la banquette d’un taxi dans Taxi Téhéran. Un jeune couple qui met en scène sa propre mort pour fuir sa famille dans Malaria. La quête d’une jeune femme médecin qui traverse le Kurdistan pour retrouver son amour de jeunesse dans Legend of Love. La directrice d’un lycée pour filles et un éleveur de poissons rouges qui luttent pour garder leur maison dans Un homme intègre et des jeunes filles qui, en voulant prendre un selfie, découvrent une tête posée à même la rue dans Khook.

Avec pour vocation de proposer des productions qui ouvrent à d’autres cultures, religions et modes de vie, le P’tit Festival des films du Sud remplit cette année pleinement ses ambitions. Pour le pasteur Stéphane Hervé, ce festival est également l’occasion de collaborer avec différents acteurs culturels de la région et de rayonner au-delà des frontières de la paroisse. Il souligne encore que la manifestation de cette année peut faire un certain écho à la campagne d’automne du DM – Dynamique dans l’échange consacrée à l’Action chrétienne en Orient (ACO).