Le théâtre pour désamorcer le harcèlement
Cinq. C’est le nombre de spectacles dont dispose la Compagnie du Caméléon sur la question du harcèlement, y compris celui qui est diffusé en ligne. Des pièces commandées par des écoles, des villes, des administrations, de grandes entreprises… Une demande en croissance. «Avant #metoo, certaines personnes posaient de longs arrêts maladie ou quittaient brusquement leur poste en raison de souffrances liées à du harcèlement sexuel, de l’âgisme, du mobbing ou du sexisme ordinaire. Depuis, certains agissements passés sous silence sont remis en cause. Et beaucoup de structures prennent les devants pour prévenir au lieu de guérir», décrypte Simon Labarrière, directeur de la troupe du Caméléon.
Les spectacles proposés par la compagnie ouvrent à la discussion. «Notre venue dans une entreprise ne se substitue pas à un travail de prévention. Notre rôle est plutôt de créer un cadre où la parole se libère et où les protagonistes deviennent ‹spect-acteurs› de la situation.» Le théâtre-forum, qui permet aux spectateurs de commenter ou de rejouer des situations délicates, est un «outil puissant», estime son directeur, parce qu’il implique de manière organique les participant·e·s (parfois contraints par leur entreprise à prendre part à cet atelier). «En suscitant le dialogue, on peut faire naître des solutions, désamorcer. Ou même prendre conscience qu’on peut être soi-même un oppresseur.»