L’air se rafraîchit, les jours raccourcissent, les arbres se colorent et les feuilles tombent. Il n’y a pas de doute, c’est l’automne. Est-ce que vous voyez l’automne comme le temps coloré des fruits mûrs et des récoltes ? Ou plutôt comme celui des premiers frimas ? Peut-être que l’un n’exclut pas l’autre.

Si l’on se penche sur l’état de notre monde, il est difficile de ne pas avoir quelques frissons. Les conflits désastreux au Proche-Orient, la guerre en Ukraine et dans d’autres pays, les catastrophes naturelles et j’en passe. Dans tout cela, comment pouvons-nous porter encore un message d’espérance ? En refusant d’abandonner ? En proclamant des paroles encourageantes ? Oui, sans doute. Mais n’est-ce pas un peu facile de parler d’espérance dans notre petit coin de terre où tout semble aller si bien ? Eh bien…non, ce n’est pas si simple. Car l’espérance a ceci d’exigeant : elle ne ment pas, elle ne peut exister que quand elle est authentique, vécue, partagée. Elle est là, cachée dans les yeux d’un enfant à Gaza, dans les mains tendues d’un secouriste au cœur des ruines. Témoin d’un Dieu qui n’abandonne pas l’humanité.

Cette espérance, je l’ai vécue dernièrement lors d’un séjour dans la communauté œcuménique de Taizé, en France, souvent connue pour ses chants. Dans ce lieu, chaque jour, se côtoient des centaines de jeunes venus d’horizons divers et de confessions différentes. Là, la foi se chante et se prie en 35 langues. Le samedi soir, dans l’église, la flamme passe paisiblement d’une personne à l’autre, signe visible d’une espérance qui ne s’éteint pas. Oui, c’est cette espérance-là qui me touche : celle qui s’allume en silence, mais qui illumine tout de l’intérieur, sans faire de bruit. Cette espérance, teintée de toutes les couleurs de l’automne, dit non seulement notre confiance en Dieu, mais aussi notre confiance sur la terre où nous marchons. Alors se dessine sous nos pas un chemin de lumière et de paix.