L’automne naît

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[pas de légende]

L’automne naît

Caroline Witschi
24 septembre 2023
Fin de l’été, source de renouveau plutôt que de mélancolie. Un billet de la pasteure stagiaire dans le Par8 Caroline Witschi, paru dans le Journal du Jura samedi 23 septembre.

« Oh! L’automne, l’automne a fait mourir l’été », Apollinaire. L’été meurt, l’automne naît à nouveau. On pourrait croire à un cycle éternel. Mais dans les faits, il faut se le dire, on a de la chance d’encore pouvoir distinguer les saisons. Nous et nos contemporains avons le privilège de ressentir le passage des saisons, même si nous sentons déjà les changements du climat par rapport à notre enfance, par rapport au récit de nos ancêtres. Les éléments vont et viennent, le soleil, le chaud, la sécheresse ; tout semble si éphémère. Pour reprendre les mots de Lamartine :

« Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,

À ses regards voilés je trouve plus d’attraits ;

C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire

Des lèvres que la mort va fermer pour jamais. »

L’été est l’ami, l’automne est la mort, la fin. Tant de poètes nous évoquent cette tristesse qu’amène l’automne. Dans notre langage courant, les proverbes, les expressions qui évoquent l’automne sont remplis de mélancolie, de comparaisons avec la fin, la mort, le deuil et sont bien témoins de ce chagrin qui accompagne les feuilles qui craquent sous les chaussures. Peut-être trouverez-vous ce début de papier bien nostalgique. C’est aussi un effet de l’automne. La dépression saisonnière due à la baisse de luminosité nous touche tous, un jour ou l’autre. Je tente de me rassurer en pensant que l’automne, comme l’été, n’est pas éternel. Ce qui me console, c’est que nos soucis, nos doutes, aussi, sont éphémères. Alors, je me mets activement à la recherche de lumière : j’allume les premières bougies, les feux de cheminée sont de retour… et surtout, je cherche la lumière dans les sourires et les cœurs de mes proches.

L’automne, c’est aussi la rentrée universitaire, le retour pour tous au travail, le labeur avant Noël. Durant cette saison de la mélancolie, maintenons des moments de convivialité avec nos proches, ceux qui font briller la lumière à l’intérieur de nos cœurs. Ravivons la lumière dans nos cœurs et partageons-la avec ceux que nous croiserons sous les feuilles qui tombent et la nature qui opère sa mue, qui prend sa pause annuelle. Si tout semble éphémère, tout renaît sous une autre forme, comme l’automne. Vivons en étant des témoins du Christ à qui l’on attribue ces mots « Je suis la lumière du monde ».