J’ai fait un rêve
Le 29 août 2019, la FEPS (en voie de devenir l’EERS) informait que son Conseil avait décidé de soutenir l’ouverture du mariage aux couples de même sexe et qu’elle «se positionnerait ultérieurement sur les questions d’accès… à la médecine reproductive».
Le 18 décembre 2020, le Parlement ajoutait le principe du don de sperme pour les couples de femmes dans la loi sur le mariage pour tous. Le vote référendaire a eu lieu le 26 septembre 2021, mais l’Eglise «réfléchissait» sans doute toujours à la médecine reproductive puisqu’elle n’a jamais proposé, à notre connaissance, la moindre discussion dans les paroisses sur le sujet et n’a rien dit à ce propos.
L’Eglise n’a d’ailleurs pas eu le temps non plus, en tous les cas dans le canton de Vaud, de proposer une discussion dans ses paroisses au sujet du rite concernant le mariage pour tous, entre le 26 septembre 21 et le 1er juillet à venir (2022). «Pas le temps, pas le temps», disait, sauf erreur le Lapin blanc d’Alice au pays des merveilles.
Alors maintenant, peut—être trouvera-t-elle le temps de s’exprimer sur la question du don d’ovule – bientôt en discussion aux Chambres – et des mères porteuses, immanquablement en rapport avec ce don-là et avec l’égalité entre couples de même sexe, femmes et hommes, pour l’instant défaillante.
On n’attend pas de l’Eglise qu’elle donne des mots d’ordre pour des votations, mais qu’elle nourrisse une réflexion des chrétiens – et peut-être, qui sait, de la société civile - dans un domaine concernant l’identité, la dignité et la liberté des personnes, même «futures».
Mais il faut dire que l’Eglise est tellement occupée à courir derrière la société civile pour la rattraper au nom de l’inclusion que, comme cette société, elle n’a en fait plus le temps ni l’envie de réfléchir.
Il ne s’agit pas de se lancer à la tête des citations bibliques mais d’offrir une vraie discussion avec des références théologiques, éthiques et morales différentes et peut-être même d’accorder une attention respectueuse aux valeurs défendues par les paroissiens.
Après tout, on peut bien «faire un rêve».
Le 22 juin 2022, Suzette Sandoz