La vie de J. C. : quelques questions
Depuis le début de l’automne, la RTS passe, chaque samedi soir après les nouvelles et les prévisions du temps, pendant 5 minutes, un épisode de «la vie de J. C. ».
Je m’astreins à le regarder, en direct ou en différé, afin de répondre à deux questions :
1) à quel public s’adresse-t-on ?
2) Dans quel but ?
A quel public ce « feuilleton » peut-il bien s’adresser ?
Si on n’est pas à l’aise en histoire biblique, on ne comprend certainement rien du tout. On constate probablement que c’est plat, un peu vulgaire et sans queue ni tête.
Si on a quelques vagues souvenirs de son histoire bilblique, voire d’un catéchisme ennuyeux, on est peut-être conforté dans ses souvenirs en constatant que c’est plutôt plat, et, pour faire moderne, un peu vulgaire ; après un essai, on sautera systématiquement l’émission.
Si on est religieusement athée, on se réjouira de ce que ce soit plat, un peu vulgaire et apparemment dénigrant.
Si on est plutôt à l‘aise en histoire biblique et pratiquant, on va hésiter entre la mauvaise humeur et la curiosité.
J’ai opté pour la curiosité.
Quel est le but de ces émissions ?
N’y a-t-il pas – au deuxième degré évidemment – un message adressé aux chrétiens donc aux Eglises puisque celles-ci sont la concrétisation dans le monde des communautés chrétiennes ?
Deux épisodes en particulier, celui du riche, du chameau et du chas de l’aiguille et celui du Notre Père doivent-ils mettre en évidence que le message du Christ est dénaturé quand on veut absolument l’adapter au goût du jour ? L’actualisation du message est un excellent sujet de réflexion, car le risque a toujours existé de confondre l’étonnante actualité du message avec la nécessité de le rendre agréable au public d’aujourd’hui.
D’autres épisodes et en particulier celui du Sermon sur la Montagne, veulent-ils souligner l’altération profonde du message du Christ quand les Eglises cherchent à l’adapter aux goûts des autorités politiques afin de recevoir d’elles les subventions dont elles ont besoin ?
Au stade actuel des émissions, je n’ai pas encore de réponse, mais il vaudra certainement la peine comme chrétien, de se poser quelques questions à la fin de la série afin d’en déduire le meilleur pour l’avenir de la transmission du message du Christ quand bien même on pourrait être tenté, au premier moment, d’y voir le pire.