Pour l’Eglise protestante, le temps est venu de la réconciliation
Le nouveau mariage civil a été plébiscité. Dont acte. Vient maintenant pour l’Eglise protestante, le temps indispensable de la réconciliation.
Réconciliation avec ceux qu’elle n’a guère voulu entendre pendant la campagne
Sans jamais se demander si la notion d’égalité était la même devant le monde – égalité comptable – et devant Dieu – égalité de « tous pécheurs » dans la grâce du pardon -, sans jamais se demander ce que signifiait « être dans le monde », par rapport à « être du monde », l’Eglise protestante a terriblement déçu tous ceux qui auraient voulu avoir de vrais débats de fond sur le mariage et la PMA . Elle a toujours – ou presque – parlé de l’égalité des amours humaines et ignoré la question de la PMA.
La déception est telle pour beaucoup de ses membres qu’on se trouve aujourd’hui à un point de rupture rappelant la situation, dans le canton de Vaud en tous les cas, qui existait lors de la séparation de l’Eglise libre d’avec l’Eglise nationale, au 19e siècle : obéir à l’Etat ou s’en séparer.
Avant de décider, en Synode, s’il convient d’assimiler le rite du mariage civil pour tous à celui du mariage religieux, l’Eglise qui se dit multitudiniste ou pluraliste devra consulter ses paroissiens. C’est de leurs rangs que proviennent des pourcentages de NON. Ces paroissiens troublés et désécurisés attendent une vraie réflexion théologique, une vraie écoute de leurs questions, une vraie prise en compte de leur souffrance.
Mon Eglise, s’il te plaît, écoute la souffrance et les questions des tiens et rappelle-toi que tu n’es pas «du monde», mais seulement «dans le monde», ce qui devrait t’inciter à distinguer le message publicitaire douçâtre de la transmission stimulante de la Parole.