" Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu " [1]. Voilà qui semble clair, du moins jusqu'à ce qu'on se pose une question essentielle que généralement personne ne pose : pour Jésus ... qu'est-ce qui n'est pas à Dieu ? Rien évidemment ! Tout est à Dieu ! Toutefois, comme le montrent les récits de la Création, Dieu a choisi de se mettre en retrait de sa Création pour laisser un espace de liberté à l'être humain. Dans cet espace, l'être humain devra faire l'apprentissage de la liberté et de la responsabilité. Cela n'entraîne pas un clivage entre le temporel et le spirituel mais une distinction, ce qui est tout autre chose. Dieu reste le Seigneur dans les deux dimensions mais de manière différente.

Sa mise en retrait n'entraîne pas, pour l'être humain, la liberté d'y faire n'importe quoi. Ceci est vrai non seulement pour les personnes mais aussi pour les autorités. Quand l'apôtre Paul nous invite à nous placer " sous l'autorité de ceux qui gouvernent " [2], il précise que l'autorité a pour mission de veiller au bien de la communauté. Sinon il s'agira de lui résister, pacifiquement mais avec courage comme l'a fait, notamment, Martin Luther King. L'Eglise est appelée à aider les autorités à accomplir leur mission et, en même temps parfois, à protester quand elles ne le font pas. 

Il reste encore à voir comment. Pour être fidèle à sa mission, l'Eglise est invitée à s'exprimer en tant que témoin et non en tant que propriétaire de la Vérité, avec humilité et non avec arrogance. En ce sens-là, son rôle est de rendre service et non de jouer le jeu d'un contre-pouvoir.

Ceci est terriblement actuel. Aujourd'hui, la Suisse nous fait honte en renonçant à exiger le respect de toutes les victimes, en Israël et à Gaza. Un nombre très élevé de civils, dont de petits enfants, sont massacrés chaque jour. Il serait temps que notre Eglise exige un cessez-le feu immédiat !

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[1] Mc 12, 17

[2] Rm 13, 1 (traduction d'Alphonse Maillot dans son commentaire sur l'épître aux Romains)