Climat : les remèdes sont collectifs
Aujourd'hui, l'urgence climatique est telle qu'elle réclame des mesures fortes pour pouvoir éviter que le réchauffement nous conduise vers un monde invivable. Toutes les mesures sont certes bienvenues mais il faut être lucide : les plus importantes - et de loin - sont collectives et ne pourront être obtenues que par des luttes sur le terrain politique.
Selon les spécialistes du cabinet de conseil Carbone 4 *, les mesures individuelles permettent en effet de réduire de 10% au maximum l'empreinte carbone globale. Ce n'est bien sûr pas à négliger mais c'est dramatiquement insuffisant. Ce sont malheureusement souvent les seules qui font l'objet des réflexions et de l'action des Eglises et de leurs groupes branchés sur la transition écologique et sociale.
Pour obtenir une réduction plus importante, des mesures d'un autre ordre sont absolument nécessaires, telles que l'abandon rapide des énergies fossiles. Il faut aussi diminuer fortement, à l'échelle mondiale, le transport des marchandises, en favorisant au maximum les productions locales.
Un exemple concret nous a été donné en 2014 par Shatil Ara, une syndicaliste du Bangladesh qui avait été invitée pour la campagne de carême par Pain pour le Prochain et l'Action de Carême. A la fin de sa présentation, à Lausanne, sur les terribles conditions de travail des ouvrières dans les usines textiles du Bangladesh, elle avait ajouté ceci : " Si vous achetez un pantalon qui coûte ici 100 francs, vous devez savoir deux choses. D'abord, sur cette somme, un seul franc servira à rémunérer l'ensemble des personnes qui ont participé à la confection du pantalon. Ensuite, si l'on additionne toutes les étapes de cette confection, depuis la culture du coton jusqu'à son envoi chez vous, ce pantalon aura parcouru, au total, près de 50'000 km, soit plus que tour de la planète !"
Le néolibéralisme a conduit à une explosion du transport des marchandises, devenu insupportable pour notre écosytème. Pour abandonner rapidement les énergies fossiles, des mesures politiques, telles que des incitations financières et des lois, sont indispensables. Une diminution du transport des marchandises ne pourra être obtenue que par des mesures telles que l'instauration d'une taxe sur les transports internationaux.
C'est moins utopique que de croire qu'on peut continuer à laisser tranquillement se dégrader le climat sans lutter de toutes nos forces contre les causes de cette dégradation.
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