Pas d’inquiétude : vous saurez que dire !
Entre notre monde aujourd’hui et notre avenir demain, il y a question, même si ce monde ne doit finir… que demain ! «Pas encore», nous dit le thérapeute Jésus, venu nous sortir de crise sans nous sortir du monde. Mais on doit bien constater la fin d’un monde, voire de plusieurs ! Et changer, propose-t-il, et «tenir jusqu’à la fin» (Marc 13,13).
Comment gérer ces constats d’arrêt, ces perceptions négatives ? Va-t-on les fuir ou les bloquer, ou les théoriser ? Partir sur des bases nouvelles, inattendues ? Renouer avec des bases anciennes, perdues ? Comment penser gouverner notre avenir si nos perceptions du monde ballottent entre le tout neuf et le tout ancien ? Ne savons-nous pas mieux, par notre expérience thérapeutique faite avec Jésus, à qui le pouvoir véritable sur cet avenir appartiendra ? Comme chrétiens, nous l’avons salué de loin et voulons le servir !
Car celui qui nous a parlé, Jésus de Nazareth, a été reconnu comme ayant reçu ce pouvoir, cette efficacité créatrice, non sur le cours des choses, mais sur l’ouverture de l’avenir. Or il ne propose précisément ni des retours aux bases anciennes, ni des prises de conscience fraîches et fulgurantes, ni une fuite inquiète du monde ! Il propose quatre «pas de côté» pour redémarrer autrement (vers l'arrière, vers le fond, vers le bas, vers l'avant), et quatre gestes pour tenir bon : fermeté, qualité, convivialité, vigilance.
Pourquoi ne parvenons-nous pourtant pas à nous unir pour redire cette parole efficacement, pour souligner ce pouvoir publiquement et pour en faire valoir le poids et les enjeux ? Pourquoi son intervention devient-elle fade et soi-disant spirituelle sur nos lèvres ou dans nos écrits, alors que l’avenir est en jeu ? Pourquoi transformons-nous en «transition intérieure» la reconnaissance d’un pouvoir créateur sur l’avenir du monde, qui nous a précisément rendus capables de redémarrer et de tenir bon ?
Oui, il y a transition, et de fait sa reconnaissance se fait en notre intérieur ; mais sa gestion impliquera des interventions porteuses de guérison et d’autorité à l’extérieur, là où le monde va mal et fait mal ! Du coup, on nous accusera d’interventionnisme, d’ingérence, d’irrespect des règles de gouvernance : saurons-nous que dire, si nous n’y avons pas réfléchi ensemble avant ?
Car la gouvernance se met justement à changer à l’écoute de Jésus : un autre pouvoir s’implique pour notre avenir, sans autre ambition que la réussite de la vie, son efficience créatrice, initiale et ultime. L’enjeu est là, avec ou sans le nom sacré du Dieu auteur de cette vie, et vous direz cette réussite autrement si ce nom ne vous paraît pas convenir. En revanche vous ne pourrez pas nommer Jésus autrement que par son prénom et sa thérapie, son intervention, reconnue créatrice et puissante, plus que ses échecs.
Pour nous comme pour lui, l’heure est aux échecs, bien visibles : c’est en effet la fin de plusieurs mondes autour de nous, comme des idéologies royales juives au temps de Jésus. Mais lui-même n’a pas esquivé cette heure et nous en a lui-même prévenus : « Vous serez convoqués devant des puissants à cause de moi, vous serez témoins face à eux… Ne vous inquiétez pas à l’avance de ce que vous direz : vous direz ce qui vous sera alors donné… par le Souffle invisible ! » (Marc 13,9+11).
Vous tenterez alors – à cause de lui et comme lui – une intervention qui sache soigner et guérir les crises, une preuve d’autorité qui sache rétablir les relations et les communications, un appel à l’humain qui sache éveiller une attention aux victimes et un apaisement des conflits. Si des mondes nouveaux sont en préparation, vous les préférerez aux anciens qui vont finir, et vous défendrez non des rêves (qu’ils soient antiques ou innovants) mais l’enjeu de la vie commune de l’humanité et du monde, pour qu’elle tente d’être une réussite envers et contre tout.
Page 14 du blog 2020-21 L’économie gouvernée du dehors… comme nous !