Au travail, prévenir les risques de dévaloriser des gens

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Au travail, prévenir les risques de dévaloriser des gens
Au travail, prévenir les risques de dévaloriser des gens

Au travail, prévenir les risques de dévaloriser des gens

Par Jean-Pierre Thévenaz
12 octobre 2019

Pour passer l’hiver de notre monde, nous pourrons tenir, si nous mettons l’automne à profit. Notre Soleil guérisseur va encore, avec nous, ouvrir trois portes vers l’avenir : prévention, innovation, prévision. Le temps de notre travail s’intensifie ainsi sous ce Soleil évangélique qui l’éclaire. Ayant inclus le partage et la compassion (blogs précédents), voici qu’il doit devenir force de prévention et de guérison ! Il s’agit de faire que nos partenaires et collaborateurs se sentent protégés contre les formes de dévalorisation qui risquent de les toucher. Au travail, nous serons des relais pour autrui.

Chacun risque en effet de se trouver confronté tôt ou tard à des forces destructives dans son monde professionnel ou privé, mais nous pouvons aborder cela à la lumière de ce Soleil particulier dont je décris ici le rayonnement depuis un an. Garder la foi, c’est mettre de l’énergie pour prévenir des risques et ne pas laisser des gens se faire dévaloriser par des conditions humiliantes de travail ou de vie, par des sources d’aliénation voire d’asservissement.

Comme chrétiens au travail (nom de l’association que j’anime), nous portons donc chacun une vraie responsabilité envers les conditions de travail de nos partenaires, parfois même un devoir de résistance, lorsque l’intégrité et la dignité des personnes sont menacées (notre association en parle alors sur sa page «dignité au travail» du réseau social Facebook). Car il n’y a en réalité aucune malédiction sur notre condition humaine, mais un jugement touchant précisément ce qui la détruit ou l’expose à des risques.

La force guérissante et préventive que nous recevons de Jésus, notre Soleil, c’est une capacité de refléter ce jugement sans le déléguer à la fin de l’histoire. Car Jésus en parlait justement en nous retournant l’enjeu : «Chacun passera par une salaison brûlante. Le sel, c’est bon, mais s’il s’affadit, comment le réparer? Portez en vous du sel et apaisez-vous les uns les autres.» (Marc 9,49-50)

Porteurs de cette brûlure qui guérit, nous verrons venir les menaces et donnerons donc à nos travaux un contexte plus apaisant, protecteur. Humaniser les relations, les collaborations, les lieux, les équipes, les financements, les tâches et les évaluations : il y a de quoi faire pour chacun, du haut en bas de l’échelle des compétences !

Car nous sommes tous concernés par les risques en question, soit comme victimes, soit comme déclencheurs : nous serons tous passés au feu et au sel et pouvons d’emblée nous remettre en question, en tout temps. Surtout, nous pouvons introduire une discipline commune de questionnement, favorisant le débat sur ces conditions menaçantes que nous risquons de nous imposer les uns aux autres. Devenir facteurs d’apaisement, c’est le début de ce que nous appelions convivialité le mois dernier.


(Projets d’automne n° 4 = page 21 du blog «Laisser travailler la vie»)