L’automne, encore des chances de réussite, ou bientôt la fin ?

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L'automne, encore des chances de réussite, ou bientôt la fin ?
L'automne, encore des chances de réussite, ou bientôt la fin ?

L’automne, encore des chances de réussite, ou bientôt la fin ?

Par Jean-Pierre Thévenaz
22 août 2019

Le soleil se retire peu à peu : notre année va-t-elle se perdre quand vient l’automne ? On travaille certes encore, mais les températures et les journées diminuent : vers quelle fin va-t-on, l’arrêt ou l’achèvement ? On travaille pour un accomplissement – donc tourné vers une suite, et non pas vers soi-même. Et les travailleurs sont félicités, comme à la Fête des Vignerons, pour s’être mis au service d’un avenir de la terre et de l’univers entier.

Certes, de Pentecôte à l’Avent, notre soleil chrétien n’a plus d’heures à fêter, mais son chemin se tend désormais de toute sa durée entre son début et sa fin, entre la Création initiale saluée et le Règne final espéré.

Temps de la Création, le mois de septembre sera l’occasion de dire merci pour ce qui nous précède dans toute activité. Quant à ce mois d’août, temps de Jésus Transfiguré selon certaines Eglises, il permet au moins de saluer déjà en lui le futur Soleil brillant de la plénitude achevée : notre travail y parviendra-t-il ?…

Pour qui, pour quoi travaillons-nous ? Seulement pour nous-mêmes et nos besoins de manger, de boire, de profiter ? Notre Soleil Jésus en a dit ceci : «Vous avez besoin de tout cela, votre Père des cieux le sait bien : recherchez donc d’abord son efficacité et son intégralité à lui, et tout cela vous viendra en plus.» (Matth. 6,32-33)

Nos activités ne sont guère touchées si l’on garde ici les termes évangéliques originaux de «royauté» et de «justesse»: elles sont touchées et concernées, en revanche, s’il s’agit bien de travailler, au cœur de la vie, en recherchant «son efficacité et son intégralité» comme un Règne promis.

S’attacher à cette efficacité débordante d’énergie, respecter l’intégralité de la vie, nature et humains, sans profiter premièrement soi-même : ce ne sont pas seulement les vignerons qui, dans leurs activités au long des années, prennent ce chemin ensoleillé, mais tous les actifs, toutes les actives que nous sommes. Et si la nature va bientôt finir de donner ses fleurs et ses fruits, l’automne ne se limitera pas à être une fin de saison: fleurs et fruits ont fourni les potentialités d’un autre avenir… et notre travail aussi ! Aurions-nous encore peur de manquer ?

Ne faisons donc pas la fine bouche : ce n’est plus la saison des effeuilles, exigeant sécateurs et sélections, c’est une plénitude qui nous entoure, et nous allons la rechercher évidemment, sans vouloir en profiter en égoïstes et sans prendre nos consommations comme but de nos efforts. La vie est riche de cette efficacité divine, et elle doit être servie dans toute son intégralité : c’est ainsi qu’on la laisse bien travailler, elle, dans nos diverses activités jusqu’à leur plénitude achevée.


(Projets d’automne n° 1 = page 18 du blog «Laisser travailler la vie»)