Les philosophes ont les mains blanches...mais ils n'ont pas de mains?
A propos de l'initiative sur les multinationales responsables, éclairant article, "Les Eglises peuvent-elles être hors du monde ?", dans le Temps du 21 novembre, sur les manoeuvres des opposants pour faire taire les Eglises qui, très majoritairement, se sont déclarées favorables à ce texte et le soutiennent activement.
On entend "Les Eglises n'ont pas à se mêler de politique..." C'est inepte. Les Eglises font partie de la société, elles en sont une composante qui a le droit et même le devoir de se manifester (on peut rappeler le rôle de l'Eglise catholique dans la lutte contre le communisme en Pologne ou beaucoup d'autres qui, avec moins de succès malheureusement, on promu la théologie de la libération en Amérique latine).
Les opposants sont terribles, y compris terribles de mauvaise foi. Ce qu'on regrette infiniment est qu'une Conseillère fédérale tombe dans ce travers en affirmant des choses contraires à la réalité (et certains disent qu'elle le sait). Quand même préoccupant. Triste.
Il faut défendre très vigoureusement la notion que, quand les Eglises s'engagent sur des sujets de société à composante éthique, solidaire, de droits humains, de décence en matière entrepreneuriale et commerciale etc elles font leur boulot. Elles ne le feraient pas si elles se taisaient benoîtement.
Tou-te-s les chrétien-ne-s ne sont pas de cet avis, il y a même quelques éminen-t-e- s représentant-e-s de la tendance indûment "puriste", qui voudraient que les Eglises soient du genre "Les philosophes ont les mains blanches et/mais ils n'ont pas de mains". En pays démocratique, il faut faire avec, bien sûr. Mais cela ne veut pas dire les suivre.