Planter un pommier...
Au moment où les citoyens suisses ont manifesté leur volonté que les élus sous la Coupole à Berne prennent en compte leur préoccupation due au réchauffement climatique et à la détérioration des écosystèmes, un bel espoir soulève le pays.
Certes, rien n’est encore gagné. Les partis vont devoir négocier des solutions concrètes et efficaces, sans à priori, avec courage. En relevant le défi de permettre aux personnes les plus démunies du pays d’être partie prenante sans s’appauvrir, comme l’a très bien dit Regula Rytz, présidente des Verts suisses.
Il sera alors nécessaire d’être au clair sur une vision audacieuse pour trouver des compromis politiques significatifs. Une vision à laquelle revenir, inlassablement, cet horizon ambitieux qui donne la direction dans laquelle œuvrer et le souffle pour le faire. Cette image au cœur de soi, cette mélodie, cette perception d’un monde meilleur toujours à-venir… « L’impossible nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne », cette espérance, le poète René Char la dit d’une belle manière lui qui s’est engagé – parfois sans succès – dans certains combats de son temps.
Nous sommes de simples citoyens, des habitants aimant la Suisse. Nos votes ont eu un impact. Nos comportements aussi, même s’ils paraissent insignifiants. En réponse aux inquiétudes et défis de son époque, le réformateur Martin Luther a prôné une attitude qui est, pour moi, un mot d’ordre pour aujourd’hui : « Si l'on m'apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier ».