Vincent Lambert: une mort n’est jamais victorieuse
Vincent Lambert est décédé, ce jeudi matin, après de longues années d’acharnement, finalement plus judiciaire que thérapeutique. En effet, aucune machine ne le maintenait réellement en vie, il bénéficiait juste d’une sonde pour l’hydrater et l’alimenter. Certes, cet infirmier de 42 ans était pourtant dans un état semi-végétatif depuis onze ans. Mais que savait-on réellement de sa présence au monde, de ses émotions? Rien. Si ce n’est quelques signes qui pouvaient être lus – dans un sens comme dans l’autre. Un regard mobile, parfois des larmes, mais toujours ce fracassant silence, cette absence de tout mouvement.
Dans le brouhaha des arguments contraires balancés en pâture dans l’espace public, et repris par des camps de part et d'autre également idéologiques, s’impose cependant l’incontestable: la douleur de sa femme dans cet accompagnement de longue haleine dans les couloirs de l’insoutenable. La douleur, tout aussi indéfinissable, de parents agités par l’espoir tenace, profond, que tout peut encore arriver, que la vie n’a pas dit son dernier mot.
Un goût amer
Le décès de Vincent Lambert, ce jeudi matin nous laissera, pour longtemps encore, un goût amer. Même dans le camp des tenants du droit à l’euthanasie, qui oserait crier victoire sans s’en repentir immédiatement? On ne peut jamais se réjouir de la mort d’un être humain. Comment le pourrait-on, alors que la vie constitue encore ce miracle, dont on ne détiendra jamais toutes les clés, n’en déplaise aux savants fous et autres rêveurs transhumanistes.
Reste heureusement encore la foi, pour ceux qui l’ont. La conviction que tout n’est pas défini par les frontières du monde visible. Et que cette mort, aussi scandaleusement médiatisée qu’elle l’aura été, nous impose désormais le silence, soit l’humilité, devant ce qui nous dépassera toujours. La vie est précieuse, parce qu’elle nous échappe toujours.
Mais Notre Père qui est aux Cieux veille, qu’Il prenne soin en ce jour de tous les endeuillés. Amen.