L’Action parrainage fait la fête!

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L’Action parrainage fait la fête!

Joël Burri
2 juillet 2018
Plus de 1500 migrants et parrains se sont retrouvés samedi pour un moment de partage multiculturel.

Photo: Durant la fête d’Action parrainage, il était possible de s’initier à différents jeux. ©Action parrainage

Des performances artistiques, des jeux de différents pays, divers ateliers créatifs et la possibilité de se restaurer en goûtant aux spécialités d’une demi-douzaine de pays. Le théâtre de l’Arsenic à Lausanne avait des allures joyeuses samedi. Les différentes personnes actives dans le réseau parrainage avaient été invitées à faire la fête. Plus de 1500 personnes ont répondu présent, selon les organisateurs.

«Tout a été organisé par des binômes composés de migrants et de Suisses, dans l’esprit de construire ensemble», explique la pasteure Antoinette Steiner, aumônière au centre d’enregistrement et de procédure de Vallorbe. «Cette fête, c’est un peu un message prophétique. C’est la Suisse multiculturelle en laquelle on croit», explique-t-elle. «C’est un signe à contre-courant face aux demandes de durcissement des frontières.»

Lancée début 2016 par des associations et les Églises réformée et catholique, l’action parrainage compte aujourd’hui environ 400 familles actives. En proposant quelques activités à des migrants, elles facilitent leur intégration. «Il manque encore des parrains!», rappelle Valérie Despont, cheffe du projet de la fête d’Action-parrainage. «Moi je suis complètement fan. J’ai commencé au printemps 2017 et j’ai rapidement voulu m’engager. C’est pour, ça que j’ai pris deux mois de congé pour organiser cette fête», raconte l’enseignante enthousiaste. «C’est important que les gens ne s’imaginent pas qu’il faut pouvoir héberger quelqu’un. C’est très souple, en fait, il suffit par exemple de se retrouver une fois par semaine pour partager un repas.»

Recherche de nouveaux parrains

Cette fête a d’ailleurs aussi été l’occasion de rechercher de nouveau parrains. «Nous avons mis chacun au défi de venir avec une personne ou une famille susceptible de s’engager dans un parrainage», explique Valérie Despont. Plusieurs migrants intéressés par le programme sont en attente de parrain. «Les échanges que j’ai vécus avec mon filleul m’ont beaucoup apporté». Se réjouit-elle. «C’est aussi l’avantage d’organiser une fête», rebondit Antoinette Steiner. «Chacun a apporté quelque chose dans l’organisation. On sort de cette logique où l’on met systématiquement les migrants en situation de victime. Ils ont aussi quelque chose à offrir», explique la pasteure. «D’ailleurs, c’est pour cela que je préfère parler de binômes plutôt que de filleuls et de parrains!»

Moments de retrouvailles

La fête a donné lieu à de nombreuses retrouvailles. «Plusieurs jeunes qui avaient fait connaissance au centre de Vallorbe et s’étaient ensuite perdus de vue se sont retrouvés», observe Valérie Despont. «Mais il y a aussi eu des retrouvailles entre familles qui se connaissent et ignoraient qu’elles étaient toutes deux actives au sein de l’action parrainage!»