Quelles conséquences d’utiliser Facebook en Église?

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Quelles conséquences d’utiliser Facebook en Église?

Corinna Buschow
1 juin 2018
Le délégué à la protection des données de l’Église protestante d’Allemagne, Michael Jacob, veut ouvrir le débat sur l’utilisation des réseaux sociaux au sein des Églises

, Berlin, EPD/Protestinter

Michael Jacob, délégué à la protection des données de l’Église protestante d’Allemagne (EKD), regrette l’absence de débat éthique sur l’usage des réseaux sociaux au sein de l’Église. «J’aimerais faire émerger plus de discussions sur les personnes et les groupes auxquels nous confions les données, ainsi qu’autour des entreprises sur lesquelles nous nous appuyons», a-t-il affirmé lors d’un entretien avec le Service de presse protestant (EPD). Au sein de l’institution religieuse, la nécessité de se confronter aux problématiques de la numérisation se fait de plus en plus pressante. «Ce thème devrait être repensé en profondeur», ajoute-t-il d’un ton critique. Pour cela, il faudrait avant tout que les théologiens s’y intéressent davantage.

«Mes collègues et moi-même ne comptons pas abandonner cet enjeu, sous toutes ces facettes — qu’il s’agisse d’une petite paroisse de Westphalie orientale ou du comportement des responsables religieux sur Facebook». On pense entre autres au plus haut représentant de l’EKD, le président du conseil Heinrich Bedford-Strohm, très actif sur ce site, où il publie régulièrement ses prises de position et ses réflexions sur les dernières actualités.

La protection des données personnelles

Dans ce cas précis, selon Michael Jacob, le délégué à la protection des données a un rôle à jouer lorsqu’il est question de diffuser des données à caractère personnel. «Ce n’est pas forcément le cas lorsque des prises de position officielles sont publiées sur les réseaux sociaux», précise-t-il, tout en soulignant: «Ceci dit, une autre question reste centrale: celle de l’image que nous projetons alors dans l’espace public».

Le synode de l’EKD (organe délibérant) a adopté en novembre sa nouvelle loi sur la protection des données personnelles, comprenant également des adaptations du Règlement général sur la protection des données (RGPD) qui entrera bientôt en vigueur dans les pays de l’UE. Comme l’explique Michael Jacob, en proscrivant le traitement de données personnelles en dehors des États membres de l’UE, l’ancienne législation interdisait concrètement l’usage de Facebook. La nouvelle version se montre moins stricte. «L’utilisation du réseau social ne représentera plus une infraction vis-à-vis du droit. Quant à sa conformité aux réglementations sur la protection des données personnelles, cette question reste à trancher».

Le délégué a exprimé sa complète opposition au réseau WhatsApp, application qui exploite le répertoire de l’utilisateur: «on voit alors apparaître automatiquement sur sa liste de contacts des personnes auxquelles, d’après notre réglementation sur la protection des données, il faudrait pour cela demander leur consentement explicite». Le juriste plaide pour la création d’un service de messagerie interne à l’Église protestante. «Cela nous permettrait de le programmer, le stocker sur des serveurs allemands et conserver un plein contrôle sur nos données.»