Le temple de Chavannes se dote d’un verger de maraude

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Le temple de Chavannes se dote d’un verger de maraude

Guillaume Henchoz
21 mars 2018
Des enfants du collège de la Planta ont planté les premiers arbres fruitiers du nouveau verger autour du temple de Chavannes-près-Renens (VD), jeudi 1er mars. Un projet paroisse-commune qui vise à promouvoir le lien social autour des espaces verts et des jardins participatifs.

Photo: Sylvain Durgnat entouré des écoliers

, reformes.ch

«Doucement avec les pelles!», prévient l’enseignante de la classe de 5e Harmos du Collège de la Planta qui a fait le déplacement à la paroisse de Chavannes (VD) ce jeudi matin afin d’y planter des arbres fruitiers. Les écoliers se bousculent joyeusement à côté du premier arbrisseau mis en terre. Quelques minutes auparavant, ils étaient encore sagement réunis autour du tronc d’un vieux thuya centenaire qui vient d’être coupé, car ses branches débordaient sur le toit de l’église de Chavannes. «Trop cool, il était encore plus vieux que ma grand-mère!», s’exclame, admiratif, la tête blonde qui a laborieusement compté les stries de la dépouille sylvestre.

Mangez des pommes!

Sous la houlette des employés communaux et après les explications du pasteur Sylvain Durgnat, les enfants ont planté framboisiers, cerisiers, et autres pommiers dans le futur jardin de maraude qui jouxte l’église. «On a dû couper un arbre, mais on est en train d’en replanter une dizaine», se félicite le pasteur. L’idée d’un verger de maraude lui est venue «en gratouillant la toile»: il est alors tombé sur des actions similaires développées dans le nord de la France. «On installe ces arbres pour les usagers. C’est un projet citoyen, qui permet aux personnes du quartier et aux passants de s’arrêter, de se rencontrer et d’échanger». À terme, quand les arbres donneront des fruits, tout le monde pourra s’arrêter et se servir. «Nous sommes en train de réfléchir à une signalétique qui permettra aux maraudeurs de savoir quels sont les fruits qu’ils pourront cueillir et à quelle période», ajoute encore Sylvain Durgnat.

Un havre de paix

Il faut dire que les paroissiens de Chavannes ont la main verte et n’en sont pas à leur coup d’essai: depuis 2016, un jardin communautaire jouxte le centre paroissial. Le but: gratter la terre ensemble, faire pousser des légumes et surtout créer du lien, notamment entre les paroissiens et les personnes vivant en marge. Mais ce nouveau projet s’appuie aussi sur des ressources locales: les autorités communales ont travaillé en collaboration avec le Conseil de paroisse pour mettre en place cet espace qui s’inscrit dans les grandes lignes du programme législatif 2016-2021 de la commune. Il s’agit d’articuler le verger de maraude à une démarche participative d’éducation citoyenne et de réflexion environnementale. Ne comptez donc pas vous arrêter avec une camionnette et remplir des cageots de pommes pour vos confitures automnales. Le fruit du larcin se savoure sur place, confortablement installé sur un banc. «On a prévu un chemin et des espaces pour s’arrêter et pique-niquer. À terme, il s’agit de créer un petit parc, un espace vert qui fonctionne un peu comme un havre de paix dans cet environnement de plus en plus urbanisé», avance Sylvain Durgnat.

Mais pour l’heure, il fait froid et le terrain autour de l’église est encore en chantier. «Je t’avais dit de prendre tes gants et de mettre un bonnet, Timothée!», soupire l’enseignante face à une chenoille grelottante. Heureusement, les paroissiens de Chavannes ont tout prévu et prennent le relais: les écoliers filent se réfugier à l’intérieur, boire un thé chaud et croquer dans un pain au chocolat. L’expérience est concluante: «Le seul truc qui est dommage, c’est que les arbres poussent lentement. On va devoir attendre encore quelques années avant de venir chiper des fruits», analyse une future arboriste.